Avec un rachat de SFR qui intéresserait tout autant Numericable que les groupes Bouygues et Iliad, la possibilité d'une consolidation à court terme du secteur télécom semble de moins en moins évitable, malgré les réticences des régulateurs.

Et justement, alors que le ministre du Redressement Productif Arnaud Montebourg se faisait offensif en ce début d'année en voulant redonner à l'Etat un rôle d'arbitre au détriment des autorités indépendantes, le président de l'Autorité de la Concurrence, Bruno Lasserre, qui doit être reconduit dans ses fonctions pour cinq ans, remet les pendules à l'heure.

Dans le flot des rumeurs, il souligne notamment que "personne ne nous a présenté de projet concret de rachat ou de fusion", même si Numericable pourrait sortir du bois assez rapidement, selon le journal Les Echos.

Par ailleurs, il rappelle que " c'est l'Autorité de la Concurrence qui sera l'arbitre impartial de cette recomposition" si elle a lieu, répondant ainsi aux propos d'Arnaud Montebourg affirmant que c'est lui qui décidera du "meilleur attelage".

Face aux tentations des politiques d'écouter tel ou tel lobbyiste, Bruno Lasserre met en avant l'intransigeance de l'Autorité, qui a d'ailleurs été appliquée dans le cas d'une tentative de rapprochement entre Free et SFR en 2012, bloquant une fusion qui aurait ramené à l'équivalent d'un duopole.

Cependant, le rôle essentiel de l'Autorité devrait être celui de "réservoir d'idées pour le gouvernement" au service de la mise en place d'une politique industrielle cohérente et non une mise en concurrence de qui décide ou pas des alliances.

Source : Le Monde