La société californienne Aetherflux, dirigée par le co-fondateur de la plateforme d'investissement Robinhood, Baiju Bhatt, a récemment annoncé son projet baptisé Galactic Brain.

Initialement concentrée sur la transmission d'énergie solaire depuis l'espace vers la Terre, l'entreprise élargit sa vision pour y inclure des centres de calcul dédiés à l'IA, avec un premier lancement de satellite prévu pour le premier trimestre 2027.

Un projet né d'une double contrainte : l'énergie et le temps

La course à l'intelligence artificielle est avant tout une course à la puissance de calcul, et donc à l'énergie. Les centres de données terrestres, essentiels pour entraîner et faire fonctionner les modèles d'IA, sont extrêmement énergivores.

Selon certaines estimations, la demande énergétique liée à l'IA pourrait bondir de manière spectaculaire d'ici 2030, posant un défi de durabilité majeur.

Starcloud datacenter espace 02.

Au-delà de l'énergie, le temps est l'autre facteur critique. La construction d'un data center sur Terre est un processus long et complexe, pouvant prendre plus de cinq ans entre l'acquisition du terrain, les permis et la mise en service.

Aetherflux avance que le lancement de satellites pourrait contourner ces obstacles terrestres et accélérer considérablement le déploiement des infrastructures nécessaires.

Entre promesses audacieuses et scepticisme technique

Sur le papier, l'idée est séduisante. Un data center orbital bénéficierait d'une source d'énergie solaire quasi continue, bien plus efficace que les panneaux photovoltaïques terrestres.

Aetherflux met en avant ses systèmes thermiques avancés et une technologie de transmission d'énergie par lasers infrarouges comme des atouts fondamentaux pour son projet.

Starcloud datacenter espace

Starcloud, un autre projet de datacenter spatial

Cependant, les obstacles sont colossaux. Le vide spatial ne facilite pas le refroidissement ; au contraire, il le complique. Les data centers génèrent une chaleur intense qui, sur Terre, est dissipée par l'air.

Dans l'espace, cela nécessite d'imposants radiateurs, comme ceux de la Station Spatiale Internationale. De plus, les composants électroniques, notamment les précieux GPU, doivent être protégés des radiations solaires et cosmiques, ce qui augmente considérablement les coûts et la complexité, sans oublier leur durée de vie limitée.

Une course à l'orbite déjà bien engagée ?

Aetherflux n'est pas seule à convoiter l'orbite. Des géants comme Google et surtout SpaceX, avec les déclarations d'Elon Musk sur l'utilisation de l'infrastructure Starlink, sont déjà positionnés.

Pour une startup qui n'a encore lancé aucun projet concret et dont la première démonstration de transmission d'énergie est prévue pour 2026, le défi est de taille.

Cette annonce soulève aussi des questions sur la stratégie de l'entreprise. En s'attaquant au marché brûlant des data centers pour l'IA, Aetherflux se positionne pour attirer des investissements potentiellement bien plus importants que ceux liés au seul solaire spatial.

Reste à savoir si le projet Galactic Brain est une avancée concrète ou un argument de poids destiné à séduire les investisseurs dans une ère de présentations PowerPoint à plusieurs milliards de dollars et dans un moment d'euphorie financière pour le secteur.