L'électronique a envahi nos habitacles, transformant la conduite en une expérience de plus en plus assistée, mais aussi de plus en plus bruyante. Pour un nombre croissant de conducteurs, le concert de "bip-bip" généré par les multiples systèmes d'aide à la conduite (ADAS) est devenu une source d'irritation, voire de stress.
Cette poussée technologique, si elle vise à renforcer la sécurité, a aussi contribué à l'inflation des prix des véhicules neufs et a parfois complexifié l'expérience au volant, laissant certains usagers perplexes face aux innombrables réglages.
Conscient de cette lassitude, le secteur automobile commence à proposer des solutions pragmatiques pour redonner la main au conducteur.
Un raccourci anti-stress qui soulage sans guérir
Sur les véhicules les plus récents, un début de solution commence à émerger. Il s'agit d'un bouton physique, discrètement placé sur la console centrale, qui permet d'un appui long de trois secondes de désactiver un ensemble prédéfini d'aides à la conduite.
L'idée est simple : offrir une échappatoire rapide et prédéfinie, sans avoir à naviguer dans l'interface de l'écran tactile à la recherche des paramètres de l'ADAS. Chaque conducteur peut ainsi configurer au préalable les assistances qu'il souhaite pouvoir neutraliser d'un seul geste, comme l'alerte de franchissement de ligne ou le système Start&Go, souvent cité parmi les fonctions les plus agaçantes au quotidien.
A défaut de tout couper, un certain nombre de ces alarmes ou fonctionnalités peuvent être désactivées, à charge pour le conducteur de choisir celles qui le dérangent le plus.
Une tendance qui se généralise chez les constructeurs
Ce qui aurait pu n'être qu'une initiative isolée s'avère être une véritable tendance de fond. Plusieurs constructeurs automobiles majeurs s'y mettent. Renault, par exemple, a introduit sur sa nouvelle Clio le bouton "My Safety Switch", positionné à gauche du volant.
De son côté, Peugeot propose également un système de "désactivation multiple" via un bouton physique sur la planche de bord, répondant à la même logique de simplification et de reprise de contrôle par l'utilisateur.
Ces dispositifs reconnaissent une réalité simple : pour beaucoup, le plaisir de conduire passe aussi par la capacité à maîtriser son environnement sans être constamment rappelé à l'ordre par des alertes sonores.
Une conséquence directe de la réglementation européenne
L'émergence de ces boutons n'est pas un hasard. Elle est directement liée à l'entrée en vigueur de la réglementation européenne GSR2 (General Safety Regulation 2) en juillet 2024.
Cette directive impose la présence en série de nombreuses aides à la conduite sur tous les véhicules neufs, comme le freinage d'urgence automatique, l'aide au maintien dans la voie ou l'alerte de survitesse.
Or, une contrainte majeure de cette réglementation est que tous ces systèmes doivent se réactiver automatiquement à chaque démarrage du véhicule. Sans un raccourci physique, le conducteur souhaitant s'en affranchir serait contraint de répéter une manipulation fastidieuse dans les menus à chaque trajet.
Le bouton de désactivation rapide devient donc une réponse pragmatique à une contrainte réglementaire, ouvrant un débat entre les impératifs de sécurité routière et la quête d'une expérience de conduite plus sereine et moins infantilisante. L'avenir dira comment cet équilibre délicat entre assistance et autonomie continuera d'évoluer.