Les applications récréatives sont parfaites pour passer le temps mais elles sont aussi le point de départ du transfert de vastes quantités d'information vers des oreilles indiscrètes.

L'application TikTok est emblématique sur ce point et de nombreux gouvernements (ainsi que la Commission européenne) ont commencé à interdire l'application pour ne pas laisser l'occasion à la Chine d'exploiter les données issues des smartphones des agences gouvernementales et personnels des ministères.

L'application a d'ailleurs été sanctionnée en début d'année par la CNIL pour défaut d'information sur les cookies tandis que son éditeur ByteDance avait reconnu que certaines données étaient accessibles à certains employés en Chine.

tiktok

Le ministère de la Fonction publique resserre la vis face au danger de récupération de ces précieuses informations et vient d'interdire l'installation et l'utilisation des applications de divertissement courantes sur les smartphones des fonctionnaires, avec effet immédiat.

Pas de sécurisation suffisante

Cela concerne des applications comme TikTok ou Instagram mais aussi des jeux comme Candy Crush ou des services de streaming vidéo à l'instar de Netflix, selon une information du Figaro.

Dans un communiqué, le ministre de la Transformation et de la Fonction publique Stanislas Guerini indique que "les applications récréatives ne présentent pas les niveaux de sécurité et de protection des données suffisants pour être déployés sur les équipements d'administration. Ces applications peuvent donc constituer un risque sur la protection des données de ces administrations et de leurs agents publics".

Cela ne concerne évidemment que les téléphones professionnels mis à disposition des agents publics et il faudra désormais passer par son téléphone personnel pour s'y adonner. Cela fait tout de même réfléchir sur ce qui peut être partagé ou non avec le reste du monde, au-delà des cercles d'abonnés ou familiaux.

Les données personnelles, ce trésor caché

Seuls certains secteurs, liés à la communication institutionnelle d'une administration, auront droit à des dérogations. La DINUM (Direction interministérielle du numérique) et l'ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) superviseront l'application de cette nouvelle interdiction.

La décision fait suite à la recommandation faite aux parlementaires français d'éviter d'utiliser des applications américaines (Instagram, Snapchat...) comme chinoises (TikTok), notamment par rapport à cette question de récupération des données personnelles.

Aux Etats-Unis, TikTok est sur la sellette et son CEO vient d'être auditionné par le Congrès. L'avenir de l'application outre-Atlantique pourrait passer soit par une revente de la division américaine soit par un bannissement.

Les maîtres de TikTok ayant clairement fait savoir qu'ils ne laisseraient pas leurs algorithmes changer de main, la seconde option pourrait se concrétiser.

Source : Le Figaro