Le marché de la mémoire vive traverse une crise sans précédent. Les prix s'envolent, les stocks fondent, et les géants du secteur réorientent leur production vers l'IA, bien plus lucrative. Dans ce contexte tendu, une information secoue l'industrie : le géant taïwanais ASUS envisagerait de devenir producteur de ses propres puces DRAM d'ici le deuxième trimestre 2026. Un pari industriel colossal.

Pourquoi une telle décision serait-elle envisagée ?

La situation est devenue critique. Depuis des mois, une pénurie de composants frappe le secteur. Les trois principaux acteurs  Samsung, SK Hynix et Micron ont massivement basculé leurs capacités de production vers la mémoire HBM, indispensable aux infrastructures d'intelligence artificielle et surtout, bien plus rentable.

Conséquence directe : le marché grand public est totalement délaissé. Les prix de la DDR5 ont explosé, avec des hausses allant jusqu'à 172 % sur le marché spot. Micron a même pris la décision radicale de retirer sa marque Crucial du marché grand public. Pour un assembleur comme ASUS, qui dépend de ces puces pour ses ordinateurs portables et de bureau, la situation devient intenable.

ASUS a-t-il réellement les moyens de ses ambitions ?

Lancer une usine de semi-conducteurs demande des années et des milliards d'investissement. Un géant comme ASUS n'a pas ce temps. L'hypothèse la plus crédible ne serait pas de construire une usine à partir de zéro, mais de nouer un partenariat stratégique pour aller vite.

Tous les regards se tournent vers la Chine et l'entreprise Changxin Memory Technologies (CXMT). Seul fabricant domestique de DRAM en Chine, CXMT a récemment présenté ses puces DDR5 et ambitionne de capter 10 % du marché mondial. S'associer à eux permettrait à ASUS de contourner les délais de construction et de sécuriser un volume de production rapidement.

Quels sont les risques et les enjeux d'une telle manœuvre ?

Cette stratégie pour le marché de la RAM est à double tranchant. D'un côté, elle permettrait à ASUS de garantir l'approvisionnement pour ses gammes ROG et TUF, se protégeant des violentes fluctuations du marché. C'est une question de survie plus que de rentabilité immédiate.

De l'autre, un partenariat avec CXMT soulève d'immenses questions géopolitiques. Les États-Unis ont déjà sanctionné l'entreprise chinoise par le passé. ASUS devrait donc naviguer très prudemment entre ses impératifs commerciaux et les tensions internationales. Reste une dernière possibilité : il pourrait aussi s'agir d'un coup de bluff monumental pour mettre la pression sur ses fournisseurs actuels et négocier de meilleurs contrats.

Foire Aux Questions (FAQ)

La pénurie de RAM va-t-elle durer ?

Oui, probablement. La plupart des analystes s'accordent sur une persistance de la crise jusqu'à la fin 2027, voire 2028. Les grands fabricants ne prévoient pas d'augmenter massivement leur production de DRAM standard, préférant se concentrer sur les marges élevées de l'IA.

Qu'est-ce que la mémoire HBM ?

La High Bandwidth Memory (HBM) est un type de mémoire vive ultra-performante et très coûteuse. Elle est principalement utilisée pour les cartes graphiques haut de gamme et les serveurs dédiés à l'intelligence artificielle, où les besoins en bande passante sont extrêmes.

Cette rumeur sur ASUS est-elle crédible ?

Bien qu'elle doive être prise avec prudence, la source de l'information (le média Sakhtafzarmag) a déjà divulgué par le passé des informations qui se sont avérées exactes. De plus, la logique économique derrière cette décision la rend tout à fait plausible dans le contexte actuel.