L'industrie automobile européenne est au bord de la paralysie. Une pénurie critique de puces Nexperia, due à un blocage des exportations par la Chine et à des tensions internes à l'entreprise, menace d'arrêter les lignes de production de Volkswagen, BMW et Mercedes d'ici quelques jours.

La sonnette d'alarme est tirée. L'Association des Constructeurs Européens d'Automobiles (ACEA) a lancé un avertissement sans équivoque : ses membres, parmi lesquels des géants comme Volkswagen, BMW ou Peugeot, ne sont plus qu'à quelques jours d'une potentielle interruption de leurs chaînes de montage.

La cause est une pénurie critique de puces électroniques dont l'approvisionnement depuis la Chine est subitement coupé.

Une crise aux multiples origines

Le nœud du problème se situe autour de Nexperia, un fabricant de puces néerlandais. Suite à des préoccupations de sécurité soulevées par les États-Unis, le gouvernement des Pays-Bas a pris le contrôle de l'entreprise fin septembre, suspendant son dirigeant chinois.

Nexperia composants automobiles

En guise de riposte quasi immédiate, Pékin a interdit les exportations des produits Nexperia assemblés sur son territoire, prenant de court tout le secteur automobile européen qui en dépend lourdement pour des composants allant des tableaux de bord aux systèmes d'allumage.

L'escalade des tensions et les dommages collatéraux

Cette situation s'inscrit dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre Washington et Pékin. La Chine a déjà montré sa capacité à utiliser ses ressources comme levier, notamment en réintroduisant des contrôles sur les exportations de terres rares, vitales pour l'industrie.

Reseau Chine

Selon les analystes, la stratégie chinoise a évolué : l'Europe est devenue une cible délibérée visant à faire plier les volontés politiques et industrielles du continent.

Des solutions à court terme quasi inexistantes

Face à l'urgence, les constructeurs comme Mercedes cherchent désespérément des alternatives, mais la mise en place de nouvelles capacités d’approvisionnement pourrait prendre des mois.Un délai que l'industrie n'a pas.

Pour ne rien arranger, une complication interne à Nexperia est venue s'ajouter au blocage politique : l'entreprise a elle-même suspendu l'envoi de wafers vers son usine d'assemblage chinoise en raison de défauts de paiement de la part de la direction locale.

Alors qu'une délégation de Pékin est attendue à Bruxelles, tous les regards sont tournés vers une sortie de crise diplomatique qui semble de plus en plus incertaine.