Les Etats-Unis ne sont plus tellement l'allié indéfectible de l'Europe depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, ce qui soulève logiquement des questions de souveraineté et de dépendance par rapport aux équipements américains qui pourraient être désactivés du jour au lendemain à l'occasion d'un changement de position géostratégiques ou de tensions directes.
Cela pourrait être le cas du GPS (géopositionnement), de la constellation Starlink ou bien du fonctionnement des avions de combat F-35, largement plébiscités par les armées de l'air européennes et stars des ventes d'armement.
La mise en balance de l'accès à la constellation Starlink dans les négociations avec l'Ukraine, même démentie depuis, a constitué un électrochoc pour une Europe qui était pourtant prête à se jeter dans ses bras.
Les USA gardent un oeil sur les avions européens
L'appétit des USA pour le Groenland, rattaché au royaume du Danemark, a soulevé la question d'une possible inactivation des avions F-35 s'ils devaient défendre ce territoire.
Les experts se veulent rassurants en affirmant qu'il n'y a pas de bouton caché ou de porte dérobée pour neutraliser les appareils mais n'est-il pas possible de désactiver les avions pour autant ?
S'il n'y a pas de possibilité a priori de prendre le contrôle des avions à distance, c'est peut-être du côté de la maintenance qu'il serait possible d'agir. La maintenance et la mise à jour est opérée à distance depuis la base militaire américaine d'Eglin, située en Floride.
Elle permet de mettre à jour les fichiers pour les armements et la gestion des pièces de rechange sur les avions du monde entier et pourrait constituer un point d'affaiblissement des avions de combat européens en cas de confrontation directe.
Tout va bien tant que les Etats-Unis sont des alliés mais...
Cette fragilité par la maintenance est connue mais les avions F-35 sont capables de fonctionner 30 jours sans recevoir d'informations de gestion. Mais il existe un autre point faible : le système de données de mission adressé par les armées à la base d'Eglin et validé par l'armée de l'air américaine.
Il permet aux Etats-Unis de savoir ce qui est fait de leurs avions et si les opérations sont validées par le cadre d'utilisation et ne contreviennent pas aux intérêts nationaux.
On imagine aisément que si un différend entre un pays européen et les USA survenait, l'utilisation d'avions de combat américains serait compromise ou du moins limitée à certaines opérations.
Ces considérations ne sont pas inconnues des armées utilisant les avions de combat américains mais le contexte international et la montée des tensions obligent à repenser les conditions extrêmes des contrats de fourniture et le risque de ne pas pouvoir utiliser les armements le moment venu.
Et que se passerait-il si Trump trouvait un avantage à neutraliser les avions de combat F-35 européens dans le cas d'une agression militaire de l'Europe par Vladimir Poutine ? Les centres militaires décisionnels doivent être en train de phosphorer...