Le géant chinois Baidu, via sa filiale Apollo Go, s'associe à PostBus pour tester ses taxis autonomes en Suisse dès décembre. Ce partenariat stratégique, visant un service public nommé "AmiGo" d'ici 2027, positionne Baidu dans la course effrénée pour le déploiement de la mobilité autonome en Europe, face à des concurrents comme Waymo et Uber.

Le déploiement de la mobilité autonome n'est plus un lointain fantasme de science-fiction. La Chine, par l'intermédiaire de son champion technologique Baidu, a officiellement annoncé un partenariat stratégique entre sa division de robotaxis, Apollo Go, et l'opérateur de transport public suisse PostBus. Cette alliance marque une étape cruciale dans l'expansion mondiale des services de VTC sans chauffeur, et surtout, une incursion très attendue sur le sol européen.

Un déploiement méthodique en terre helvétique

L'accord scellé entre Baidu et PostBus vise à lancer un service de mobilité à la demande baptisé "AmiGo". Le calendrier est précis : les premiers tests débuteront dès décembre 2025 et se concentreront sur la cartographie des itinéraires dans les cantons de l'est de la Suisse, notamment Saint-Gall, Appenzell Rhodes-Extérieures et Appenzell Rhodes-Intérieures.

Baidu

Ces essais initiaux, cruciaux pour adapter la technologie aux spécificités locales, se feront sans passagers mais avec un opérateur de sécurité à bord.

Dès la mi-2026, une phase pilote s'ouvrira à un groupe restreint d'utilisateurs, avant les premiers essais en mode totalement autonome plus tard dans l'année. Ce calendrier doit permettre la mise en service d'une flotte de taxis sans chauffeur, accessible au grand public, d'ici le premier trimestre 2027.

La technologie Apollo Go, fer de lance de Baidu

Pour cette offensive européenne, Baidu mise sur ses véhicules électriques RT6. Conçus spécifiquement pour l'autonomie de niveau 4, ces robotaxis ont la particularité de pouvoir, à terme, se passer totalement de volant et de pédales, ce qui libère un espace intérieur inédit pour les passagers.

Baidu Apollo Go taxi autonome

L'expérience utilisateur promet d'être aussi simple que celle d'un VTC classique, avec une réservation s'effectuant via une simple application mobile, pour des trajets privés ou partagés.

Baidu n'est pas un novice en la matière. Sa filiale Apollo Go revendique déjà plus de 14 millions de trajets réalisés, principalement en Chine où elle opère dans plus de dix métropoles, mais aussi à l'international avec une présence remarquée à Dubaï ou Abu Dhabi. Fort de cette expérience, le groupe chinois entend bien démontrer la maturité et la fiabilité de sa technologie.

L'Europe, nouveau terrain de jeu des géants de la tech

L'arrivée de Baidu en Suisse s'inscrit dans une compétition bien plus large pour le contrôle du marché européen, malgré les obstacles réglementaires.

La concurrence est déjà particulièrement vive. Waymo, la filiale d'Alphabet (Google), a récemment confirmé des tests imminents à Londres en vue d'un lancement l'année prochaine.

De son côté, Uber prépare son offensive au Royaume-Uni pour 2026 en partenariat avec la start-up Wayve. Il ne faut pas oublier l'autre acteur chinois, Pony.ai, qui, allié à Stellantis, vise le Luxembourg.

Le choix de la Suisse par Baidu est stratégique : lLe pays, avec son système de transport public très régulé et sa réputation mondiale en matière de sécurité, constitue un laboratoire idéal pour éprouver et valider une technologie aussi sensible.

Le succès de cette expérimentation pourrait bien ouvrir en grand les portes du reste du continent. La question est désormais de savoir quel acteur, américain ou chinois, parviendra à imposer son modèle en premier.