Les derniers chiffres de ventes en Europe sont tombés, et ils racontent une histoire bien plus complexe qu'il n'y paraît. Si le dernier opus d'Activision s'est bien hissé en tête sur la console de Sony, sa performance globale est qualifiée de "décevante".
Un signal faible qui confirme une crainte grandissante dans toute l'industrie : les joueurs n'achètent plus les nouveaux jeux comme avant, préférant se réfugier sur des valeurs sûres.
Pourquoi un numéro un des ventes peut-il être une déception ?
La situation est paradoxale. Le lancement de Call of Duty: Black Ops 7 a certes dominé le PlayStation Store en termes de téléchargements, mais l'élan s'est vite essoufflé. Le jeu de Treyarch est tombé à la deuxième place européenne dès sa deuxième semaine de disponibilité, derrière l'inusable EA Sports FC 26. Pour les analystes comme Christopher Dring, ce démarrage raté est le symptôme d'un problème bien plus vaste.
Le reste du top 10 est encore plus révélateur. On y retrouve des géants comme Red Dead Redemption 2 et Grand Theft Auto 5, des titres sortis il y a des années. Les véritables nouveautés, elles, peinent à exister. Elles sont reléguées bien plus bas dans les classements, signifiant un manque d'attrait criant pour les sorties récentes, même quand elles sont attendues.
Quels sont les véritables ennemis des nouveaux jeux ?
L'industrie a compris une dure vérité : les concurrents des nouvelles sorties ne sont plus les autres nouveautés, mais les anciens jeux. Un rapport d'Epyllion de 2024 mettait déjà le doigt sur ces nouvelles habitudes, montrant que 72% du temps de jeu sur Steam était consacré à des titres anciens. En 2023, seulement 6,5% du temps de jeu sur PC, Xbox et PlayStation 5 était dédié à de nouvelles productions.
Ubisoft l'admet sans détour : le modèle traditionnel du jeu premium vendu à 80 euros "perd du terrain". Les coupables sont multiples. Les services d'abonnement comme le Game Pass, la popularité écrasante des jeux-service et des free-to-play captent l'attention et le portefeuille des joueurs sur des mois, voire des années, ne laissant que peu de place aux expériences nouvelles et payantes.
Comment l'industrie peut-elle s'adapter à cette nouvelle réalité ?
Face à cette nouvelle donne, qui s'est particulièrement illustrée en novembre 2025, les stratégies divergent. SEGA, constatant que seuls 17% de ses ventes proviennent de nouveautés, mise désormais sur le transmédia pour valoriser ses licences. D'autres, comme Capcom, continuent de s'appuyer sur la force de leurs anciennes franchises, à l'image des remakes de Resident Evil qui assurent des résultats financiers solides et constants.
Ces "vieux jeux" ne sont plus figés dans le temps. Constamment mis à jour, enrichis de nouveaux contenus, ils sont devenus de véritables prédateurs. Ils dévorent l'espace médiatique et le temps de jeu disponible, empêchant les jeunes productions de trouver leur public. C'est un défi majeur pour la créativité et la survie économique des petits comme des grands studios du jeu vidéo.
Foire Aux Questions (FAQ)
Call of Duty: Black Ops 7 est-il un échec commercial ?
Pas un échec total, mais sa performance est jugée décevante par rapport aux attentes. Il a été le jeu le plus téléchargé à son lancement mais a rapidement perdu sa première place, ce qui est un signe de faible rétention de l'intérêt des joueurs.
Pourquoi les anciens jeux se vendent-ils toujours aussi bien ?
Ils bénéficient souvent de promotions agressives, d'une communauté déjà établie et, surtout, de mises à jour régulières qui les maintiennent pertinents. De plus, les jeux-service comme Fortnite ou Warzone sont conçus pour retenir les joueurs sur le très long terme.
Le prix des nouveaux jeux est-il un facteur déterminant ?
Oui, absolument. Le modèle du jeu premium vendu entre 70 et 80 euros est de plus en plus contesté par les joueurs. Ces derniers peuvent accéder à des centaines de titres via des abonnements (Game Pass, PlayStation Plus) ou jouer gratuitement à des productions de très haute qualité.