L'année 2024 avait surpris en devenant la première à passer le seuil d'une hausse de température moyenne au-dessus de +1,5 degré par rapport aux niveaux pré-industriels, mais aussi en arrivant juste après 2023 qui était déjà très chaude.
Là où les scientifiques attendaient une année très chaude au milieu de périodes plus fraîches avec une cadence qui s'accélérerait peu à peu au fil de la décennie mais les données tendent à faire revoir les scénarios.
S'ils assurent que les données observées restent conformes aux modèles prévisionnels, c'est bien du côté de leurs valeurs hautes que se dirige le changement climatique.
Des années chaudes aux conséquences variables
L'OMM (Organisation météorologique mondiale) estime désormais que les cinq prochaines années se maintiendront à des "niveaux record ou quasi record" de tempéraures, "ce qui accroîtra les risques climatiques et les répercussions du climat sur les sociétés, les économies et le développement durable".
Selon l'actualisation des données, la période 2025-2029 se situera pour chaque année entre +1,2 et +1,9 degré par rapport à la période de référence 1850-1900. L'OMM situe à 80% la probabilité qu'une année dépasse le record de 2024 avant la fin de la décennie, et à 86% que l'une d'elle dépasse +1,5 degré.
La probabilité pour que la période 2025-2029 dépasse +1,5 degré de moyenne est donc largement augmentée et passe désormais à 70%, au lieu de 47% pour la période 2023-2027.
Pour l'OMM, "chaque fraction de degré de rechauffement supplémentaire intensifie les vagues de chaleur, les précipitations extrêmes, les sécheresses intenses, la fonte des calottes glaciaires, de la glace de mer et des glaciers ainsi que le réchauffement des océans et l'élévation du niveau de la mer".
Des conséquences climatiques mais pas seulement
Elle rappelle tout de même que les dépassements ponctuels des valeurs de +1,5 degré ou même de +2 degrés validées par les Accords de Paris ne signifient pas que ces seuils sont atteints de façon durabl mais leur rapprochement préparent le passage vers ces seuils.
"Nous venons de vivre les dix années les plus chaudes jamais enregistrées. Malheureusement, ce rapport de l'OMM ne laisse entrevoir aucun répit dans les années à venir, ce qui signifie que les répercussions négatives sur nos économies, notre vie quotidienne, nos écosystèmes et notre planète iront croissant", indique la secrétaire générale adjointe de l'OMM, Mme Ko Barrett.
Suivi des hausses de températures moyennes
par l'observatoire européen Copernicus
Selon les prévisions actualisées, le réchauffement moyen sur 20 ans pour la période 2015-2034 est estimé à 1,44 degré, avec une franche accélération sur la seconde décennie.
Cette hausse moyenne des températures à la surface du globe et dans les océans promet d'accélérer et d'intensifier les phénomènes climatiques, avec des sécheresses par endroits mais aussi des risques d'inondation accrus ailleurs.