La colonisation de la Lune est en marche et des humains pourraient de nouveau fouler son sol avant la fin de la décennie, avant d'en entamer l'exploration et la construction de campements plus ou moins durables.

Pour ces différentes opérations, il faudra de l'énergie pour alimenter les équipements, les bâtiments et les infrastructures. On pourra compter sur l'énergie solaire mais cette dernière ne fait pas tout, notamment lorsque tombe la longue nuit lunaire d'une durée de 14 jours terrestres environ, et avec elle la bascule vers un grand froid de l'ordre de -200 degrés Celsius.

Tandis que la NASA étudie la possibilité de déployer des mini-réacteurs nucléaires qui pourraient servir d'alternative au solaire durant les phases d'obscurité, la Chine évalue d'autres solutions.

Transmettre l'énergie depuis l'espace par laser

L'une des plus prometteuses consiste à s'appuyer sur des lasers LWPT (Laser Wireless Power Transmission), à savoir des lasers dont la source est en orbite cislunaire et qui peuvent alimenter des récepteurs au sol en convertissant la lumière en énergie électrique.

Ces lasers pourraient alimenter des véhicules et des installations durant la phase de nuit lunaire et apporter l'énergie nécessaire aux explorations dans des zones d'obscurité permanente (intérieur d'un cratère, par exemple).

Chine - homme sur la Lune

Cette solution serait moins complexe et dangereuse à déployer que des réacteurs nucléaires qui sont plutôt intéressants pour alimenter de grosses installations, et plus puissantes que des réacteurs à décomposition d'isotopes, avec la possibilité d'une certaine flexibilité dans l'apport énergétique.

Il reste bien sûr des obstacles techniques à surmonter tels que la portée des lasers, leur intensité, l'efficacité de conversion en énergie électrique ou la visibilité des récepteurs.

Plusieurs instituts de recherche chinois, dont le CAST (China Academy of Space Technology) recommandent donc d'étudier la piste des lasters LWPT avant de mener des tests orbitaux.

Stations solaires orbitales et lasers LWPT

L'idée n'est pas neuve et fait l'objet d'évaluations de la part de la NASA et de l'ESA à la fin du siècle dernier mais, à l'heure d'une volonté renforcée d'établissements de campements sur la Lune, elle reprend de l'intérêt.

La Chine a un projet de base lunaire baptisé ILRS (International Lunar Research Station) qui pourrait voir le jour durant la prochaine décennie en coopération avec plusieurs pays.

Chine Lune astronaute concept

Ses prochaines missions d'exploration Chang'e-7 et Chang'e-8 s'attacheront d'ailleurs à tester des technologies sur la Lune qui pourront servir à son établissement via des techniques d'utilisation des matériaux disponibles sur place, comme le régolithe transformable en briques de constructions et pour identifier des zones riches en ressources, notamment en glace d'eau récupérable.

Associés à des projets de stations solaires orbitales géantes, les lasers LWPT pourraient aussi constituer des réponses aux défis énergétiques terrestres de ces prochaines années.

Source : Space News