La Chine montre une grande ambition dans son programme spatial, multipliant les missions et s'attaquant à des premières mondiales (la récupération d'échantillons de sol sur la face cachée de la Lune, par exemple), en attendant de pouvoir se démarquer franchement de l'agence spatiale américaine en prenant les devants, comme la possibilité de ramener la première des échantillons du sol martien.

Des mégaconstellations en orbite basse aux stations orbitales (avec un record récent de sortie extravéhiculaire, plus de 9 heures, pour la station Tiangong), en passant par l'exploration de la Lune et de Mars, la Chine est présente sur tous les types de mission du moment.

Tout ceci demande un soutien financier, des infrastructures, une volonté politique et des lancements nombreux. Or, sur ce dernier point, il manque encore un élément crucial au pays  : les lanceurs réutilisables.

Record de lancements mais...

Plusieurs modèles sont en cours de développement et pourraient être finalisés l'an prochain, ce qui ouvrira grandes les portes du ciel. En attendant, la Chine doit composer avec ses lanceurs à usage unique.

Pour 2024, la Chine espérait réaliser 100 lancements dans l'année mais elle finira sans doute assez loin de cette ambition. Le 27 décembre, elle a réalisé son 68ème tir de l'année, dépassant le nombre de lancements de l'année 2023.

Kinetica-1 mission spatiale Chine

(credit : China Academy of Sciences)

La fusée à carburant solide Kinetica-1 a bien démarré sa mission avant de perdre son troisième étage, victime d'une perte de puissance qui a obligé à enclencher sa destruction et celle des 11 satellites qu'il portait, constituant le deuxième échec de l'année (le premier était aussi lié à une fusée à carburant solide).

Avec 68 lancements à ce jour, la Chine reste loin des 150 lancements réalisés par les Etats-Unis, principalement grâce aux lanceurs réutilisables Falcon 9 et Falcon Heavy, mais aussi de l'accélération du nombre de lancements de Rocket Lab.

L'espace, nouveau terrain de jeu de la Chine

Cela fait toujours beaucoup plus que la Russie qui n'a pu réaliser cette année que 17 tirs, contre 19 l'an dernier et plus de 20 annuellement précédemment. La Chine est tout de même parvenue à placer en orbite 260 engins spatiaux cette année, bien plus que les 221 engins en 2023 qui constituaient le précédent record.

Kinetica 2 mission spatiale Chine

(credit : China Academy of Sciences)

Il sera intéressant de voir si les lanceurs réutilisables chinois pourront être opérationnels dès l'an prochain, ce qui pourrait rapidement augmenter la cadence de tir.

La mise en place des mégaconstellations de satellites en orbite basse Thousand Sails et Guowang promet également d'augmenter très vite le nombre d'objets placés en orbite par la Chine dès l'an prochain, en plus de la poursuite des différentes missions spatiales scientifiques et militaires prévues.

Source : Spacenews.com