Ramener des échantillons de sol lunaire avait déjà été réalisé dans les années 70 au temps des missions américaines Apollo mais la Chine s'est offert le luxe de réussir l'opération en deux endroits distincts : sur la face visible mais aussi, et c'est une première, sur la face cachée.

Cela a nécessité de préparer en amont une infrastructure de communication tout en permettant d'affiner les différentes techniques nécessaires : approche de la Lune, alunissage, récolte d'échantillons et retour sur Terre.

Chang e 6 face cachée lune

Chang'e-6 : à la conquête de la face cachée de la Lune

La Chine veut maintenant faire de même en rapportant des échantillons de sol de la planète Mars, et peut-être avant même la NASA, engluée dans les problèmes techniques et financiers de l'ambitieuse mission Mars Sample Return. Ce sera la mission Tianwen-3 attendue entre 2028 et 2030.

Tianwen-2 : collecte d'échantillons et visite de comète

Avant cela, une autre mission de récolte d'échantillons sera tentée dès l'an prochain. La mission Tianwen-2 tentera cette fois d'approcher un astéroïde, d'en prélever des fragments et de les ramener sur Terre.

Osiris-REX echantillon

Poussière de l'astéroïde Bennu ramenée par OSIRIS-REx

D'autres missions l'ont déjà fait : les sondes japonaise Hayabusa2 et américaine OSIRIS-REx ont déjà ramené ce type de matériaux sur Terre avec succès mais cela donnera l'occasion à la Chine de démontrer son savoir-faire et de peaufiner ses techniques.

Le projet se précise avec le choix de la cible : l'astéroïde Kamo'oalewa de 40 à 100 mètres de diamètre qui pourrait être un ancien fragment de la Lune éjecté lors d'une collision.

Tester des techniques avant Tianwen-3 sur Mars

La mission Tianwen-2 doit tester des techniques éprouvées (Touch-and-go, la méthode des sondes précédentes) et nouvelles (anchor-and-attach). Et si elle doit ensuite renvoyer les échantillons vers la Terre, ce ne sera pas son seul objectif puisqu'elle se dirigera ensuite à la rencontre de la comète 311P/PANSTARRS.

Dans les deux cas, une dizaine d'instruments scientifiques scruteront les objets célestes, en quête de réponses sur les origines de la formation du système solaire et l'émergence de la vie sur Terre.

La mission Tianwen-2 devrait être lancée grâce à une fusée Longue Marche 3B en 2025. La première phase de récupération d'échantillons s'étirera sur 2 ans et demi tandis que la rencontre avec la comète se fera au milieu de la prochaine décennie.