Une promesse folle : faire renaître son animal de compagnie décédé. Pour environ 50 000 dollars, des entreprises comme Viagen Pets rendent ce fantasme accessible à une clientèle fortunée, une pratique popularisée par des personnalités comme Tom Brady ou Barbra Streisand.

Mais ce marché, nourri par le deuil, soulève de profondes questions scientifiques et morales. La réalité du clonage est bien plus complexe et sombre que l'image vendue par l'industrie.

Comment fonctionne ce marché du clonage animal ?

L'industrie est aujourd'hui dominée par quelques sociétés comme Viagen Pets, récemment acquise par Colossal Biosciences, qui se vante d'avoir cloné plus d'animaux que n'importe qui sur la planète. Le processus est simple en apparence : un prélèvement sanguin ou tissulaire avant ou juste après la mort de l'animal, et la machine est lancée.

Chien 01

La médiatisation par des célébrités a normalisé une pratique de clonage pourtant interdite commercialement dans de nombreux pays, comme au Royaume-Uni, où elle est considérée comme une expérimentation animale. Cette industrie reste opaque sur ses taux d'échec et les conditions réelles de vie des animaux impliqués dans le processus.

Le clone est-il une copie parfaite de l'original ?

C'est le principal malentendu entretenu par ce marché. Un clone est une copie génétique, et rien de plus. La personnalité, les souvenirs, et même certains traits physiques ne sont absolument pas transmissibles. L'environnement, l'éducation et surtout l'épigénétique, c'est-à-dire l'activation ou non de certains gènes, jouent un rôle capital dans le développement d'un animal.

Chien 02

Le tout premier chat cloné, CC (Copy Cat), en est l'exemple parfait : sa robe était différente de celle de sa "mère" génétique. Espérer retrouver son compagnon à l'identique est donc une illusion. Un clone n'est pas une réincarnation, mais un nouvel individu avec son propre caractère, ses propres peurs et ses propres joies.

Quels sont les risques pour le bien-être animal ?

Le processus de clonage est extrêmement lourd et inefficace. Le taux de réussite global oscille péniblement entre 16 % et 20 %. Pour obtenir un seul clone viable, des dizaines d'embryons doivent être implantés dans des mères porteuses, transformant le vivant en une simple loterie biologique.

Chien cloné Dylan

Ces femelles subissent des traitements hormonaux et des chirurgies invasives, avec des taux élevés de fausses couches et de complications. Les clones eux-mêmes présentent une santé très fragile : mortalité néonatale élevée, malformations et espérance de vie souvent réduite, comme l'a tristement illustré la brebis Dolly, première mammifère cloné, morte prématurément.

Quelles alternatives au clonage affectif ?

Face aux critiques, certains scientifiques défendent une application plus responsable de la technologie : la conservation génétique. En restaurant la diversité génétique d'espèces menacées comme le furet à pieds noirs, le clonage devient un outil de survie collective, et non une quête individuelle pour apaiser un deuil.

Cette distinction soulève une question d'éthique fondamentale. De nombreux chercheurs impliqués dans ces projets de conservation affirment qu'ils ne cloneraient jamais leurs propres compagnons. Ils rappellent une réalité simple et criante : des millions d'animaux abandonnés attendent déjà un foyer, une solution bien plus directe et morale.

Foire Aux Questions (FAQ)

Combien coûte le clonage d'un animal de compagnie ?

Le prix est généralement fixé autour de 50 000 dollars pour un chien et un peu moins pour un chat. Ce service est proposé par des entreprises spécialisées comme l'américaine Viagen Pets.

Le clone aura-t-il le même caractère que mon animal ?

Non, absolument pas. Un clone partage le même ADN, mais sa personnalité et son comportement dépendent de son environnement, de son éducation et de facteurs épigénétiques. C'est un individu entièrement nouveau qui ne partagera aucun souvenir avec l'original.

Le clonage d'animaux est-il légal en France ?

Non. Le clonage commercial d'animaux de compagnie est interdit dans l'Union européenne, y compris en France. Cette pratique soulève de graves problèmes de bien-être animal et n'est autorisée que dans un cadre de recherche très strict.