Fin 2022, l'effondrement de la plate-forme crypto FTX, alors très en vue dans le secteur par ses volumes d'échange et pour son rôle de soutien aux entreprises crypto en difficulté, a fait l'effet d'une bombe et a alimenté les craintes d'un effet boule de neige qui aurait pu entraîner une bonne partie du marché des cryptomonnaies.

La surprise de cette faillite instantanée a laissé place à la stupéfaction quand les pratiques de son dirigeant Sam Bankman-Fried ont été décortiquées, dévoilant un système destiné à maximiser les gains par des paris financiers utilisant une partie de l'argent des utilisateurs de la plate-forme.

Du firmament aux tréfonds virtuels

Faute du soutien un temps espéré de Binance, qui n'a finalement pas voulu mettre le doigt (et les milliards) dans l'engrenage, FTX n'a pas trouvé les liquidités nécessaires pour faire face aux retraits massifs des clients inquiets de la santé financière de la plate-forme.

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Derrière l'effondrement de FTX, il y a des séries de transferts de fonds vers une autre entreprise, le hedge fund Alameda Research qu'il a co-fondé, et 8 milliards de dollars pris dans les fonds des clients de FTX.

Depuis, Sam Bankman-Fried (SBF en version courte), passé de petit génie multimilliardaire des cryptos à ange déchu a bataillé pour tenter de se dédouaner et plaider une forme de "responsable mais pas coupable" qui lui permettrait d'éviter la grosse centaine d'années de prison liées à l'addition des septs chefs d'accusation retenus contre lui.

Une peine à mi-chemin entre accusation et défense

Dernièrement, tandis que le procureur fédéral de New York réclamait une peine d'au moins 50 années de prison pour servir d'avertissement aux apprentis sorciers du secteur crypto, les avocats de SBF plaidaient pour leur part une peine ramenée à 6 ans de prison, soulignant que les détenteurs de comptes FTX lésés allaient retrouver l'essentiel de leur argent.

A l'issue du procès dont la décision finale a été exprimée ce 28 mars, la sentence finale contre SBF est désormais connue : la peine sera de 25 ans d'emprisonnement, moins que les réquisitions tout en reconnaissant la fraude financière orchestrée malgré les efforts de la défense pour plaider la simple erreur de jugement. Et suffisamment élevée pour servir d'avertissement à ceux qui voudraient prendre le même chemin.

Pour le juge Lewis Kaplan, SBF savait ce qu'il faisait en puisant dans les comptes des utilisateurs de la plate-forme FTX et il connaissait la nature illégale de ces manoeuvres, même si sa défense a reposé sur le refus de le reconnaître.

Source : Reuters