teleindustrien_logo Les opérateurs français, Xavier Niel en tête, ne sont pas les seuls à s'opposer à la riposte graduée. Au Danemark aussi, le ministère de la Culture a récemment présenté un projet de loi dérivé de la loi HADOPI française. Il aurait aimé que les FAI du pays pratiquent une riposte graduée en trois temps : un internaute pris en train de télécharger des fichiers soumis à la propriété intellectuelle recevrait un message d'avertissement par le FAI la première fois. S'il récidive, sa bande passante serait restreinte et c'est en cas de seconde récidive que celui-ci verrait son accès fermé et l'impossibilité d'obtenir un abonnement chez un concurrent.

Alors qu'en Angleterre, les fournisseurs d'accès Internet locaux ont accepté de tester des dispositions proches, les FAI danois n'ont pas l'air du même avis. Regroupés au sein du Telekommunikationsindustrien, l'association de l'industrie des télécommunications, les FAI ont déclaré ne pas souhaiter prendre part à des activités de " surveillance et de détection ". Ils pointent en effet du doigt le fait qu'à l'ère des accès sans fil, on ne peut être sûr de qui utilise quel accès. Il n'est en effet pas rare de trouver encore des routeurs WiFi protégés uniquement par clé WEP, jugée aujourd'hui bien insuffisante.

Le projet a été élaboré en collaboration avec l'IFPI, la fédération internationale de l'industrie phonographique. Pour les FAI, les propositions faites, comme la suspension de l'abonnement, sont vraiment " disproportionnées ". Ces arguments semblent partagés par une partie des eurodéputés, qui se sont déclarés à plusieurs reprises hostiles au projet et allant notamment à l'encontre des Droits de l'Homme.

Cependant, cette prise de position n'a pas valeur si la loi est adoptée. Elle pourra cependant infléchir  la décision du gouvernement danois si l'opinion publique suit. Certains objecteront qu'à l'instar de Free - qui ferait pression sur le gouvernement par  le biais de ses prises de position pour obtenir une 4ème licence 3G bien mal partie -, les FAI ne veulent pas se tirer une balle dans le pied en surveillant leurs abonnés et en devant résilier une partie de leurs abonnements.
Source : Ecrans.fr