Le Danemark vient de lancer un défi audacieux aux géants de la tech. La ministre de la Numérisation a annoncé une expérience radicale. Son ministère va tenter de se passer complètement de Microsoft. Windows et Office pourraient bientôt y être remplacés par des alternatives open-source. Un pari osé au nom de la "souveraineté numérique" qui pourrait donner des idées à d'autres pays si l'expérience se voulait concluante.
Pourquoi ce divorce avec Microsoft ?
La raison n'est pas technique. Elle est avant tout politique. Le Danemark, comme une partie de l'Europe, cherche à réduire sa dépendance envers les géants technologiques américains. Les tensions géopolitiques, la réélection de Donald Trump et des incidents comme celui impliquant la Cour Pénale Internationale ont servi d'avertissement. La peur de voir des services essentiels coupés sur décision politique est bien réelle et de cette instabilité renait la volonté pour l'Europe et les nations de retrouver toute ou partie de leur souveraineté numérique.
L'open-source comme alternative
Concrètement, comment ça va se passer ? Dès cet été, la moitié des employés du ministère troqueront Windows pour Linux, et la suite Office pour LibreOffice. Si l'expérience est concluante, tout le ministère pourrait être "Microsoft-free" d'ici l'automne. La ministre se veut pragmatique. Si la transition s'avère trop compliquée, nous pouvons revenir à Microsoft en un instant, a-t-elle expliqué. Cette initiative suit celles de grandes villes comme Copenhague, où la facture des logiciels a explosé ces dernières années.
Par ailleurs, cette stratégie pourrait également être un coup d'essai afin de répondre à l'abandon de Microsoft de centaines de millions de PC bloqués sous Windows 10, alors que le support du système sera abandonné dès ce mois d'octobre.
Un pari audacieux, mais loin d'être gagné
Personne ne pense que la transition sera facile. Changer des décennies d'habitudes logicielles est un défi colossal. Certains responsables danois jugent même "impossible" de se passer de l'écosystème Microsoft. La route est longue et semée d'embûches. Mais pour le Danemark, un des pays les plus numérisés au monde, il fallait bien commencer quelque part pour tester les limites de sa dépendance.
Si le Danemark y parvient, alors l'idée pourrait faire son chemin jusqu'à Bruxelles et d'autres pays d'Europe.