En collaboration avec Ipsos, la plateforme de streaming Deezer a dévoilé les résultats d'une étude inédite. Menée auprès de 9 000 personnes majeures dans 8 pays*, elle explore les perceptions du public face à l'IA dans la musique.
Le constat est sans appel : lors d'un test à l'aveugle, 97 % des participants ont échoué à distinguer un morceau 100 % IA d'un morceau réel, 52 % se disant mal à l'aise face à cette confusion.
Ce chiffre illustre un enjeu de taille, alors que Deezer révèle recevoir quotidiennement près de 40 000 titres entièrement générés par IA, soit 34 % de l'ensemble des titres nouvellement livrés sur la plateforme.
Quelle est la position du public face à cette vague d'IA ?
L'étude Ipsos montre une forte méfiance et une exigence claire de transparence. Une écrasante majorité (80 %) des répondants estime que la musique 100 % IA devrait être clairement identifiée.
De plus, 73 % des utilisateurs de streaming souhaitent savoir si un service leur recommande activement des contenus synthétiques. Cette demande de clarté s'accompagne d'une volonté de contrôle : 45 % aimeraient pouvoir filtrer ces contenus et 40 % déclarent qu'ils passeraient un morceau 100 % IA sans l'écouter.
Les droits d'auteur au cœur des préoccupations
L'inquiétude principale concerne l'équité envers les créateurs humains. L'étude révèle une opposition nette à l'utilisation non régulée des œuvres existantes : 73 % des sondés jugent non éthique que les entreprises d'IA entraînent leurs modèles sur des œuvres protégées sans autorisation claire.
Plus globalement, 70 % estiment que la musique 100 % IA menace les revenus des artistes et 69 % pensent que la rémunération pour ces titres devrait être inférieure à celle des créations humaines.
La stratégie Deezer face à ce phénomène
Face à cet afflux, Deezer a adopté une position de pionnier dans l'industrie. La plateforme française est à ce jour la seule à détecter et étiqueter activement les contenus 100 % IA, utilisant un outil propriétaire capable d'identifier les productions de modèles comme Suno ou Udio.
Ces morceaux sont exclus des recommandations algorithmiques et des playlists éditoriales. De plus, Deezer souligne que si ces titres ne représentent que 0,5 % des écoutes, " jusqu’à 70 % des écoutes générées par ces morceaux étaient en réalité manipulées " et sont donc exclues du calcul des royalties.
Si l'étude sert le propos de Deezer, Spotify a aussi récemment décidé de prendre de mesures de transparence au sujet de l'utilisation de l'IA. Par ailleurs, Universal Music Group a réglé un litige sur les droits d'auteurs avec Udio.
* États-Unis, Canada, Brésil, Royaume-Uni, France, Pays-Bas, Allemagne et Japon.