Mardi soir, les aéroports de Bruxelles et Liège ont été contraints de suspendre tous les vols suite à de multiples observations de drones non autorisés. Cet événement, qualifié d'acte de "déstabilisation" par les autorités, s'inscrit dans un contexte européen de tensions croissantes liées à la sécurité de l'espace aérien face à ces menaces modernes et agiles.

Le ciel belge a connu une soirée de confusion ce mardi. Peu avant 20 heures, heure locale, une première observation de drone près de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem a déclenché une fermeture préventive, déroutant les vols entrants et clouant au sol les appareils sur le départ.

Après une brève réouverture de deux heures, de nouvelles observations ont forcé une seconde fermeture. Un scénario similaire s'est joué à l'aéroport de Liège, un hub de fret majeur, qui a également suspendu ses opérations, aggravant les perturbations qui ont affecté des milliers de passagers et de nombreuses opérations logistiques.

Une opération coordonnée et professionnelle ?

L'incident n'est pas anodin. Le ministre de la Défense, Theo Francken, a rapidement réagi en déclarant que l'opération semblait être le fait de professionnels cherchant à semer la panique.

Qualifiant l'événement d'acte de déstabilisation, ses propos soulignent la gravité avec laquelle le gouvernement perçoit cette intrusion. Cette analyse est renforcée par le fait que ces survols surviennent quelques jours seulement après que des drones ont été repérés au-dessus de la base aérienne de Kleine Brogel, utilisée par les forces de l'OTAN.

La réponse institutionnelle a été immédiate, le ministre de l'Intérieur demandant la convocation du Conseil National de Sécurité pour organiser une riposte coordonnée à l'échelle nationale. L'objectif est clair : ne pas laisser les infrastructures vitales du pays être perturbées par des vols incontrôlés.

Un phénomène qui s'étend à toute l'Europe

Ces événements en Belgique ne sont pas un cas isolé, mais s'inscrivent dans un contexte européen tendu. Au cours des derniers mois, plusieurs aéroports majeurs ont subi des perturbations similaires.

En septembre, Copenhague et Oslo ont dû fermer leur espace aérien pendant plusieurs heures pour les mêmes raisons. Plus inquiétant encore, des incursions suspectées de drones russes ont été signalées dans les espaces aériens polonais et roumain, des pays frontaliers de l'OTAN.

Cette multiplication des incidents au-dessus de sites sensibles, qu'il s'agisse d'aéroports civils ou de bases militaires de l'OTAN, met en lumière une vulnérabilité croissante. La menace, autrefois théorique, devient une réalité tangible qui teste la réactivité et les capacités de défense des nations européennes.

Quelle réponse face à cette nouvelle menace aérienne ?

Face à cette escalade, la question de la sécurité des infrastructures critiques est au cœur des préoccupations de l'Union Européenne et de l'OTAN. L'Alliance atlantique a déjà affirmé qu'elle utiliserait tous les moyens nécessaires pour défendre son espace aérien, comme en témoigne le lancement du programme "Eastern Sentry" pour dissuader de futures incursions russes après les incidents en Pologne.

Bien que les vols aient progressivement repris à Bruxelles tôt mercredi matin, les perturbations devraient se poursuivre. Au-delà des retards et des annulations, cet épisode laisse une question en suspens : comment les nations peuvent-elles se prémunir efficacement contre cette forme de guerre hybride, où des engins relativement peu coûteux peuvent paralyser des pans entiers de l'économie et de la logistique ? La recherche d'une parade technologique et stratégique est désormais une priorité absolue.