Petite pépite cachée pour le secteur de l'IA et ses rivalités : Elon Musk aurait sollicité Mark Zuckerberg pour l’aider à financer une offre de rachat d’OpenAI, la société fondée en 2015 pilotée par Sam Altman et aujourd’hui au cœur des débats autour de l’intelligence artificielle.

Derrière cette démarche surprenante se cachent des enjeux colossaux, où ambitions personnelles, procès en cours et stratégies d’entreprise s’entremêlent. Musk, via son entreprise xAI, cherche à renforcer sa position dans la guerre de l’IA face à des concurrents de poids et semble prêt à tout pour faire tomber OpenAI, entreprise qu'il a contribué à faire émerger avant de s'en détourner.

Une tentative inattendue de rapprochement

D’après plusieurs sources concordantes, Elon Musk a approché le dirigeant de Meta dans le cadre de la préparation d’une offre visant OpenAI. L’objectif était clair : sécuriser le financement nécessaire à une opération aussi massive qu’ambitieuse.

Si l’idée a pu surprendre, c’est parce que Musk et Zuckerberg sont connus pour leurs différends publics, qu’il s’agisse de leurs visions sur l’intelligence artificielle ou de la gestion de leurs entreprises respectives.

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Pourtant, face à l’essor fulgurant d’OpenAI et à son influence sur le marché, Musk aurait choisi de mettre de côté son antagonisme avec Zuckerberg pour tenter une alliance stratégique.

Cette proposition est intervenue dans un contexte complexe, marqué par l’action en justice intentée par Musk contre OpenAI et Sam Altman, son dirigeant. Ce procès accuse la société d’avoir trahi sa mission initiale à but non lucratif et d’être devenue trop dépendante de Microsoft.

L’argument de Musk est répété : l’intelligence artificielle doit rester au service de tous et ne pas être captée par un petit nombre d’acteurs. Dans ce cadre, son initiative d’impliquer Zuckerberg prend une dimension presque paradoxale, mais révélatrice de l’ampleur de ses ambitions.

Le poids stratégique d’OpenAI

OpenAI n’est pas une entreprise ordinaire. Son modèle d'IA GPT a bouleversé le paysage numérique et redéfini les usages de l’IA dans des domaines allant de la productivité à la création de contenus.

Investir ou prendre le contrôle d’une entreprise de cette envergure signifie accéder à un outil d’influence incomparable. Musk en est conscient, et c’est pour cela qu’il a mobilisé xAI afin de rivaliser avec des géants déjà implantés. L’ajout d’un partenaire financier tel que Meta aurait permis de consolider une offre solide face à Microsoft, qui reste le principal allié d’OpenAI.

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Pour Zuckerberg, la démarche pouvait être perçue comme une opportunité mais également un risque considérable. S’associer à Musk dans un projet aussi exposé qu’un rachat d’OpenAI aurait eu des répercussions sur la stratégie globale de Meta, qui développe déjà ses propres modèles d’intelligence artificielle open source. La coopération aurait pu apparaître contradictoire vis-à-vis des efforts actuels de Meta dans le domaine.

Un contexte marqué par les rivalités personnelles

L’aspect le plus surprenant de cette tentative réside dans la personnalité des deux dirigeants. Musk et Zuckerberg ne partagent ni la même vision de l’IA, ni la même approche des affaires.

Musk considère plus ou moins (en ce moment, c'est plutôt moins) que la technologie doit être strictement encadrée pour éviter des dérives dangereuses, même si xAI et Grok font finalement l'inverse jusqu'à se prendre les pieds dans le tapis d'affirmations tendancieuses et de dérives, tandis que Zuckerberg promeut une approche plus ouverte et décentralisée, notamment à travers la mise en accès libre de certains modèles développés par Meta.

Leurs différends ne se limitent pas à la théorie : ils ont déjà échangé des propos acerbes par le passé, souvent publiquement. L’idée d’une collaboration sur un sujet aussi sensible démontre que Musk était prêt à franchir une ligne inhabituelle, probablement motivé par la nécessité d’augmenter ses chances de succès. Cette tentative pourrait aussi révéler une prise de conscience : aucun acteur, même aussi influent que Musk, ne peut seul dominer le futur de l’intelligence artificielle.

Les implications potentielles pour l’avenir de l’IA

Si ce projet n’a pas vu le jour, il met en lumière plusieurs dynamiques. D’abord, la course à l’IA se transforme en une bataille où alliances et financements conditionnent la suprématie technologique.

Ensuite, la complexité croissante autour d’OpenAI, entre innovations et litiges, révèle l’importance stratégique de cette société dans l’écosystème numérique mondial, avec des projets se chiffrant en centaines de milliards de dollars, à l'image de l'infrastructure IA Stargate qui reste à concrétiser.

En envisageant cette alliance, Musk semblait prêt à remodeler ses relations avec ses concurrents au service d’une ambition commune : contrôler l’orientation de l’intelligence artificielle.

Mais au-delà de cette manœuvre ponctuelle, la question reste ouverte : quelles alliances improbables verrons-nous émerger encore, à mesure que l’IA devient un terrain de bataille économique et politique ?