Les Etats-Unis sont engagés dans un bras de fer avec la Chine pour limiter l'avancée technologique de ce rival de plus en plus encombrant et éviter un rattrapage trop rapide qui risquerait de lui donner l'avantage dans des secteurs clé comme les télécommunications et l'intelligence artificielle.
Ces domaines nécessitant des puces avancées à la gravure très fine que la Chine ne sait pas encore fabriquer elle-même, il faut donc les obtenir des puissances occidentales.
C'est là que l'Amérique du Nord joue de sa puissance technique pour faire barrage aux ambitions chinoises, civiles comme militaires, en freinant l'accès aux composants électroniques les plus finement, indispensables aux applications avancées.
Bloquer les puces IA, faire taire les intelligences artificielles
Après avoir bloqué l'accès aux fondeurs mais aussi aux équipements de lithogravure qui auraient permis à la Chine de refaire son retard, les Etats-Unis réfléchissent désormais à bloquer l'accès de la Chine aux puces destinées aux applications d'intelligence artificielle, domaine hautement stratégique.
Selon le Wall Street Journal, la réflexion est en cours et pourrait donner lieu à de nouvelles interdictions...avec des conséquences pour les entreprises américaines championnes des puces IA.
Le dirigeant de Nvidia, Jensen Huang, avait pourtant alerté en mai sur la puissance unique dans le monde du marché chinois et l'impossibilité de trouver des alternatives pour écouler les volumes de cartes graphiques et accélérateurs IA produits avec les dernières technologies disponibles.
La sécurité avant le business
Les arguments commerciaux peinent cependant à s'imposer face à la menace grandissante que représente la Chine aux yeux du gouvernement américain alors que les tensions ne sont plus seulement économiques mais géostratégiques, avec une possibilité de conflit ouvert sur la question de Taiwan.
Malgré les attentes très fortes de Nvidia qui profite à fond de l'essor des IA génératives, les marchés ne s'y trompent pas, conduisant à un recul de 2% du cours en Bourse de Nvidia et de 1,5% de AMD alors que le Wall Street Journal indique que les livraisons vers la Chine pourraient être interrompues dès le mois de juillet.
Modifier les composants comme le puissant accélérateur Nvidia H100 pour respecter les réglementations et continuer de l'exporter pourrait donc ne plus suffire à court terme et nécessiter des autorisations supplémentaires de la part du gouvernement US.