Le régulateur américain intensifie sa lutte contre la tech chinoise, accusée d'espionnage. Des millions de produits, dont des caméras et montres connectées de marques comme Huawei ou ZTE, ont été retirés des sites de vente américains. Une escalade qui s'inscrit dans un contexte de guerre technologique et de nouvelles menaces de tarifs douaniers.

La Commission fédérale des communications (FCC) américaine a confirmé le retrait de plusieurs millions d'annonces de produits électroniques chinois sur les principales plateformes de vente en ligne aux États-Unis.

Cette action massive, orchestrée en coulisse, marque une nouvelle étape dans la confrontation technologique et commerciale qui oppose Washington à Pékin. Les appareils concernés, allant des caméras de sécurité aux montres connectées, sont suspectés de pouvoir servir d'outils de surveillance au profit de la Chine.

Des géants de la tech chinoise dans le viseur

Au cœur de cette opération se trouve une "covered list" établie par la FCC. Y figurent des entreprises bien connues comme Huawei et ZTE, mais aussi des spécialistes de la vidéosurveillance tels que Dahua Technology et Hangzhou Hikvision.

Selon Brendan Carr, le président de la FCC, les produits de ces sociétés posent un risque direct pour la sécurité nationale. Ils pourraient, selon ses termes, « permettre à la Chine de surveiller les Américains, de perturber les réseaux de communication ». Les produits retirés sont soit explicitement listés, soit non conformes aux autorisations requises par l'agence fédérale, qui a promis de maintenir la pression.

Une offensive réglementaire qui ne date pas d'hier

Cette mesure intervient dnas le cadre d'une stratégie américaine plus large visant à endiguer l'influence technologique chinoise, perçue comme une menace à de multiples niveaux.

Depuis plusieurs années, diverses agences américaines ciblent des entreprises chinoises dans les secteurs des télécommunications, des semi-conducteurs ou encore des véhicules autonomes. La FCC avait déjà interdit l'importation ou la vente de nouveaux équipements provenant des firmes listées.

Le régulateur ne compte d'ailleurs pas lâcher du lest et prévoit de voter, dès le 28 octobre prochain, un durcissement des règles. L'objectif est d'interdire également les appareils qui ne contiendraient ne serait-ce que des composants issus de ces mêmes entreprises.

Vers une nouvelle escalade des tensions commerciales ?

La toile de fond de cette purge réglementaire est une guerre commerciale qui menace de s'intensifier. Le président Donald Trump a ravivé les tensions en menaçant d'imposer un tarif douanier supplémentaire de 100 % sur les produits chinois dès le 1er novembre 2025.

Accusant Pékin d'adopter une « position extraordinairement agressive », il promet une réponse « immédiate et sévère ». En retour, le ministère du Commerce chinois a déjà répliqué en instaurant des contrôles à l'exportation sur les terres rares, des matériaux stratégiques pour l'industrie technologique mondiale.

Ce nouveau durcissement des positions semble mener les deux puissances vers une confrontation de plus en plus directe, laissant une fenêtre de négociation de plus en plus étroite avant les prochaines échéances politiques et commerciales.