Le chantier du déploiement de la fibre optique en France arrivera bientôt à son terme. Avec 80% du territoire disposant des infrastructures, le rythme a été soutenu ces dernières années mais souffre désormais d'un ralentissement pour finir certaines zones moins attractives économiquement pour les opérateurs.

L'Arcep, régulateur du secteur des télécommunications, a déjà tapé du poing sur la table et menacé les acteurs de sanctions s'ils ne respectaient pas leurs engagements.

Un autre aspect du plan France Très haut débit est sous surveillance : la qualité de service pas toujours à la hauteur. Le problème ne date pas d'hier et est en partie lié à la rapidité d'exécution du déploiement qui s'est fait dans certains cas des conditions difficiles avec des sous-traitants qui ont dû agir très vite et n'ont pas toujours procédé dans des conditions optimales.

Réduire les taux de pannes dans les régions les plus touchées

Des abonnés dans certaines régions connaissent encore des coupures d'accès, des écrasements de ligne ou des délais de raccordement importants. Si le taux de panne national n'est que de 0,12% pour quasiment 19 millions d'abonnés, certains secteurs font beaucoup plus remonter des pannes que la moyenne, ce qui agace la présidente de l'Arcep, Laure de la Raudière.

Le régulateur a remis la pression sur les opérateurs sur le sujet de la qualité de service en matière de fibre optique, après un premier plan d'action annoncé en juin 2022, en les menaçant de sanctions.

L'enjeu économique de la fibre optique y est rappelé d'une part, tandis qu'il faut impérativement pouvoir proposer une alternative aux abonnés ADSL avant la fermeture du réseau d'ici 2030.

Des réseaux en panne ne font que fragiliser les atouts de la fibre pour les particuliers comme les entreprises et n'incitent pas à basculer rapidement vers les réseaux très haut débit.

Les opérateurs télécom rappellent de leur côté les efforts réalisés pour fibrer la majeure partie du territoire en cinq ans seulement, ce qui a pu occasionner des dérives dans certaines zones.

Le vandalisme, un problème qui reste à réduire

La FFT (Fédération française des Télécoms) et Free (qui n'en fait pas partie) promettent de renforcer le plan d'action annoncé l'an dernier en améliorant le suivi des interventions grâce à de nouveaux indicateurs facilitant les échanges d'information pour savoir qui fait quoi et quand.

Après l'effort porté sur la formation des sous-traitants, il s'agit donc de mieux les coordonner pour traiter plus rapidement les pannes et défauts du réseau. Mais les opérateurs soulignent aussi qu'ils attendent une réponse du gouvernement sur un point précis : renforcer les sanctions contre le vandalisme et la dégradation volontaire des infrastructures.

Ils évoquent ainsi le chiffre de 70 actes de vandalisme par mois qui compliquent leur tâche de maintien de la qualité de service des réseaux télécom, avec des incidents qui peuvent perturber des dizaines de milliers d'abonnés en même temps.

Source : Le Figaro