Jim Farley, le patron de Ford, ne mâche pas ses mots. Interrogé sur la concurrence, il a livré une analyse sans détour sur la montée en puissance des constructeurs chinois, et plus particulièrement de Xiaomi.

L'Américain, qui étudie activement les modèles rivaux pour combler le retard de sa propre marque, a été littéralement bluffé par la berline SU7. Une expérience qui met en lumière les défis colossaux qui attendent les géants de l'automobile occidentale.

Pourquoi Xiaomi est-il considéré comme "l'Apple de la Chine" ?

La comparaison de Jim Farley n'est pas anodine. En qualifiant Xiaomi d'"Apple de la Chine", il ne parle pas seulement de succès commercial, mais surtout d'une approche centrée sur l'expérience utilisateur. Le PDG de Ford a été particulièrement marqué par la fluidité de la technologie embarquée dans la Xiaomi SU7. Il décrit une intégration parfaite : "Vous entrez dans la voiture avec votre téléphone et vous n'avez pas à le jumeler car il l'identifie automatiquement".

Ce qui a le plus impressionné le dirigeant américain, c'est l'écosystème technologique complet, incluant la reconnaissance faciale et un assistant d'IA performant. Cette force vient directement de l'ADN de Xiaomi : un fabricant de téléphones qui pense l'automobile comme un objet connecté. C'est un véritable changement de paradigme pour des constructeurs quasi-centenaires comme Ford, plus habitués à la mécanique qu'au logiciel.

La SU7 est-elle vraiment comparable à une Porsche Taycan ?

Au-delà de la technologie, ce sont les performances de la berline qui ont stupéfié Jim Farley. Sa déclaration est un véritable coup de massue pour la concurrence : "C'est comme une Porsche Taycan". Cette comparaison flatteuse s'appuie sur des chiffres concrets, notamment une accélération de 0 à 100 km/h en seulement 3 secondes pour les versions les plus puissantes.

Cependant, le patron de Ford reste lucide et stratège. Il nuance son propos en affirmant que c'est un "très bon produit, pas parfait", et que sa propre entreprise "pourrait faire mieux sur ses marchés". Cette reconnaissance des forces du rival chinois n'est donc pas un aveu de défaite, mais plutôt un électrochoc pour motiver ses équipes et souligner le potentiel d'amélioration.

Quelle est la stratégie de Ford face à cette nouvelle concurrence ?

L'admiration de Jim Farley pour Xiaomi s'inscrit dans une démarche proactive. Pour combler son retard sur le marché de la voiture électrique, Ford a lancé une vaste étude de la concurrence. Les équipes du constructeur ont analysé une cinquantaine de modèles chinois pour en sélectionner les cinq meilleurs, qui ont ensuite été importés aux États-Unis pour être testés au quotidien.

Cette analyse est devenue une question de survie, comme le rappelle crûment son PDG : "Ford a perdu le Japon, Ford a perdu la Corée du Sud, nous ne pouvons donc pas nous permettre de perdre la Chine". Face à des ventes encore timides pour ses propres modèles électriques comme la Mustang Mach-E ou l'Explorer, la marque américaine sait qu'elle doit apprendre vite pour ne pas être dépassée sur ce marché crucial.

Foire Aux Questions (FAQ)

Qui est Jim Farley ?

Jim Farley est l'actuel Président et Directeur Général (PDG) du constructeur automobile américain Ford. Il est connu pour ses analyses franches sur l'industrie et sa volonté de transformer l'entreprise face aux défis de l'électrification.

Qu'est-ce que la Xiaomi SU7 ?

La SU7 est la première berline 100% électrique conçue et produite par l'entreprise technologique chinoise Xiaomi. Elle se distingue par ses hautes performances, son design et son intégration technologique avancée, héritée de l'expertise de Xiaomi dans les smartphones.

Ford est-il en retard sur l'électrique ?

Bien que Ford ait lancé plusieurs modèles électriques, la marque accuse un certain retard par rapport à des concurrents comme Tesla ou les nouveaux acteurs chinois. Ses ventes sont encore relativement timides, ce qui a conduit l'entreprise à réviser ses objectifs et à étudier activement ses rivaux pour accélérer sa transition.