Le géant chinois des télécommunications continue d'améliorer ses résultats financiers mais à un rythme désormais beaucoup plus lent qu'avant du fait des conséquences des restrictions commerciales que lui imposent les Etats-Unis.
Le chiffre d'affaires de Huawei pour le troisième trimestre 2020 s'établit à 217 milliards de yuans (27,5 milliards d'euros environ), en progression de seulement 3,7% sur un an, tandis que le CA cumulé sur les neufs premiers mois de l'année atteint 671,3 milliards de yuans (85 milliards d'euros environ), en progression de 9,9% sur un an mais loin des croissance de plus de 20% enregistrées auparavant.
Huawei Mate 40 Pro
Les marges se rétrécissent également et les choses ne vont pas en s'arrangeant alors que le gouvernement US a encore serré la vis des restrictions, empêchant le géant chinois d'accéder aux technologies nord-américaines dont il est pourtant un grand utilisateur.
Toujours beaucoup d'incertitudes
L'activité smartphones souffre en particulier de l'impossibilité d'utiliser les services mobiles de Google avec Android, obligeant Huawei à proposer une suite alternative HMS (Huawei Mobile Services) et à tenter d'attirer les développeurs sur son propre portail d'applications AppGallery.
Mais ce n'est que le début des difficultés puisque la firme ne peut plus faire graver ses processeurs mobiles Kirin chez TSMC. La série Huawei Mate 40 tout juste annoncée exploite la gravure en 5 nm du fondeur taiwanais, lui permettant de revendiquer des performances haut de gamme.
Il sera difficile, sinon impossible, pour Huawei de trouver des alternatives à court terme, au risque de mettre ses smartphones en retrait par rapport à la concurrence, malgré le savoir-faire accumulé dans d'autres compartiments comme la photo mobile.
Huawei continue d'avancer sur le volet équipementier télécom grâce à la 5G mais les blocages se sont multipliés, nombre de pays ayant interdit l'accès des groupes chinois à leur marché ou bien ayant imposé des restrictions réglementaires très contraignantes.
La Suède, patrie de l'équipementier européen Ericsson, est la dernière en date à avoir écarté Huawei de ses réseaux 5G, provoquant la colère des autorités chinoises.
Et là aussi, il est difficile pour Huawei de ne pas utiliser de technologies US dans ses équipements télécom, avec des problématiques de pénurie et de pérennité de la mise à jour des équipements existants.