C'est une page qui se tourne pour les créateurs de contenu. La plateforme a officiellement annoncé une modification majeure de sa politique concernant les hashtags, un outil de découverte introduit en 2011. Désormais, chaque publication, qu'il s'agisse d'un post classique ou d'un Reel, ne pourra plus comporter que cinq hashtags au maximum, contre trente auparavant. Cette décision, communiquée par Adam Mosseri, le dirigeant d'Instagram, vise à mettre un terme aux pratiques de spam et à ce qu'il qualifie de « hacking d'engagement ». L'objectif est clair : favoriser des contenus plus qualitatifs et une découverte plus pertinente pour les utilisateurs.

Pourquoi cette limitation soudaine à cinq hashtags ?

La principale motivation derrière cette restriction est la lutte contre le spam. Depuis des années, de nombreux utilisateurs noyaient leurs publications sous une avalanche de dizaines de hashtags, souvent génériques et sans rapport direct avec le contenu. Des tags comme #explore ou #reels étaient utilisés dans l'espoir d'augmenter artificiellement la portée, une pratique qui, selon Instagram, s'avère en réalité contre-productive pour la visibilité.

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En effet, cette accumulation de mots-clés rendait les légendes pratiquement illisibles et dégradait l'expérience globale sur la plateforme. Adam Mosseri a été très direct sur sa chaîne « Instagram advice », expliquant que « la qualité prime sur la quantité ». Cette nouvelle règle s'inscrit dans une tendance plus large, observée également sur Threads, où le nombre de tags est limité à un seul par publication pour se concentrer sur les communautés et non sur la manipulation des métriques.

Quel est l'impact réel des hashtags sur la visibilité ?

Contrairement à une idée reçue tenace, Adam Mosseri a clarifié que les hashtags n'augmentent pas directement la portée (reach) d'une publication. Leur rôle principal est d'aider à la catégorisation et à la recherche. Ils permettent de rendre un contenu découvrable dans des recherches par sujet, mais ne garantissent en aucun cas une plus grande diffusion dans les fils d'actualité algorithmiques.

Le véritable moteur de la visibilité reste la capacité d'un contenu à « résonner avec son audience ». La plateforme encourage donc les créateurs à être plus intentionnels et ciblés. Par exemple, un créateur spécialisé dans la beauté devrait utiliser des hashtags pertinents comme #maquillage ou #soinvisage pour toucher les bonnes personnes. L'utilisation de tags génériques pourrait même, selon le réseau social, nuire à la performance du contenu en le noyant dans une masse d'informations.

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Comment les créateurs doivent-ils s'adapter à cette nouvelle règle ?

Ce changement majeur oblige les créateurs à une réflexion beaucoup plus stratégique. Fini le copier-coller de listes interminables de mots-clés. Il faut désormais sélectionner méticuleusement les cinq termes les plus représentatifs du contenu partagé. L'objectif est de décrire avec précision le sujet de la publication pour que l'algorithme puisse la proposer à une audience qualifiée et réellement intéressée.

Cette évolution s'aligne sur la vision d'Instagram qui cherche à recentrer l'expérience sur l'authenticité et les communautés. En limitant les outils de growth hacking, la plateforme espère voir émerger des contenus de meilleure qualité, dont la popularité repose sur leur valeur intrinsèque plutôt que sur des astuces techniques. Il s'agit d'un pari sur la pertinence à long terme, au détriment des tactiques de court terme.