Le groupe Intel est pris au piège de la préparation de sa stratégie de fonderie qui ne commencera à générer des revenus que d'ici un ou deux ans. En attendant, l'activité a fortement chuté et les résultats financiers en souffrent.
Forcée de se restructurer rapidement, la firme a annoncé un plan massif de réduction de ses effectifs et doit réaliser des dizaines de milliards de dollars d'économie. Elle s'est rapprochée de banques d'affaires pour tenter de trouver des solutions.
Cela pourrait passer par une plus grande autonomie, sinon une scission, de l'activité fonderie et par la vente d'au moins une partie de son savoir-faire dans la conception de puces.
Un grand chambardement en vue ?
Ces ressources pourraient intéresser plusieurs concurrents et le groupe Qualcomm semble particulièrement intéressé. En course dans les processeurs pour PC portables en passant par l'architecture ARM, la firme de San Diego pourrait récupérer un savoir-faire et des ressources utiles tout en affaiblissant l'écosystème x86 adverse.
L'agence Reuters note qu'un rachat d'Intel par Qualcomm est en discussions et que le CEO de Qualcomm, Cristiano Amon, est directement à la manoeuvre, signe de l'importance stratégique d'une telle acquisition potentielle.
Rien n'est encore décidé et Qualcomm n'a pas proposé d'offre formelle pour le moment. Le moment est opportun dans la mesure où la valorisation d'Intel a fortement baissé mais un tel rapprochement imposerait un contrôle renforcé des régulateurs antitrust internationaux et sans doute l'obligation de mesures compensatoires pour ne pas déstabiliser le marché et le jeu de la concurrence.
La fonderie d'Intel en réchappera-t-elle ?
Il n'y a pas si longtemps (2018), le groupe Broadcom avait tenté de racheter Qualcomm pour 142 milliards de dollars avant de se faire bloquer par le gouvernement Trump au nom de la sécurité nationale (du fait de certains liens asiatiques).
Il reste à voir également comment Qualcomm pourrait financer un rachat de plus de 100 milliards de dollars et si l'acquisition comporterait aussi l'activité fonderie, ce qui semble peu probable, d'autant plus que Qualcomm est elle-même une entreprise fabless, sans usines de production.
Qualcomm a toujours misé sur la conception de puces (de communications puis de smartphones / gadgets et récemment de PC portables) et les droits de licence qu'elle peut tirer des technologies sans fil plutôt que sur la gestion d'usines de production difficiles à rentabiliser.