Le groupe Intel connaît toujours une période difficile marquée par une concurrence accrue sur les ventes de processeurs du fait de l'essor de l'écosystème ARM vers de nouveaux horizons (PC portables, serveurs), les conséquences d'une stratégie de diversification manquée (5G, intelligence artificielle...) et des efforts pour mettre en place une division de fonderie pour d'autres entreprises (IFS ou Intel Foundry Services) et des techniques de gravure avancée (procédé Intel 18A) mais qui ne pourront générer des revenus qu'à partir de 2027.

Dans cette période d'entre-deux, Intel doit composer avec une capitalisation très affaiblie et étudie toutes les options possibles pour survivre. Son CEO Pat Gelsinger remercié avant même l'émergence de la division IFS qu'il a contribuée à créer, le groupe de Santa Clara pourrait faire l'objet d'une découpe pour trouver de l'argent frais.

Prendre le contrôle d'Intel, mais pas trop non plus

Tandis que Broadcom semble avoir montré des marques d'intérêt pour l'activité de conception de puces, le géant taiwanais TSMC pourrait récupérer une partie des sites de production de puces pour renforcer ses propres capacités de fondeur.

Rien n'est encore officiellement décidé mais l'agence Reuters suggère que la firme taiwanaise tente de démarcher d'autres entreprises pour constituer une co-entreprise (joint venture) capable de gérer les usines d'Intel. Toutefois, TSMC  promettrait de prendre moins de 50% de contrôle de cette nouvelle entité.

Intel 18A, la technique de gravure qui doit sauver la firme de Santa Clara

Plusieurs partenaires potentiels auraient été approchés : Nvidia, AMD, Broadcom mais aussi Qualcomm qui était pourtant sorti des discussions sur le rachat des activités de design de puce.

Il ne s'agit encore que de discussions préliminaires pour jauger l'intérêt de chacun et un accord formel nécessiterait ensuite une validation de la nouvelle administration Trump.

Cette dernière sera sensible au fait qu'Intel et son activité de fonderie restent majoritairement sous pavillon américain, ce qui explique sans doute la prudence de TSMC sur sa présence au sein d'une future co-entreprise.

Ne pas risquer d'énerver Donald Trump

L'activité de fonderie d'Intel et ses usines sont estimées à environ 100 milliards de dollars, ce qui donne une idée de la valeur de la transaction si celle-ci devait être formalisée.

TSMC sommée d'installer des usines de puces aux Etats-Unis

100 milliards de dollars, c'est aussi l'investissement qu'a annoncé la firme taiwanaise pour renforcer ses propres usines de production aux Etats-Unis dans un geste d'apaisement face aux menaces de Donald Trump d'augmenter les taxes douanières sur les importations de puces venues de Taiwan afin de forcer une relocalisation des moyens de production aux Etats-Unis.

Les appels du pied de TSMC ayant eu lieu avant cette annonce, difficile de savoir si la firme veut mener les deux investissements de front ou bien a choisi de sécuriser sa présence aux Etats-Unis en se limiter à investir dans ses propres usines.

Source : Reuters