Depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, Elon Musk, seul à la direction du ministère de l'efficacité gouvernementale (DOGE), veut sabrer tous les coûts non essentiels et provoque de profonds remous dans l'administration américaine et jusqu'aux programmes scientifiques et militaires.
Dès son investiture, Donald Trump a fait de la conquête de Mars le grand objectif spatial de son mandat, s'alignant sur les vues d'Elon Musk d'une occupation humaine rapide de la planète rouge.
Et tant pis pour le programme Artemis de retour des humains sur la Lune déjà engagé ainsi que sur divers projets scientifiques n'allant pas forcément dans ce sens.
2030, c'est trop loin pour mettre fin à l'ISS
L'homme d'affaires a ainsi trouvé une nouvelle cible dans sa chasse aux coûts : la Station Spatiale Internationale (ISS). Cette dernière sert de lieu de pratique des astronautes et d'expérimentation scientifique en milieu spatial mais elle arrive au bout de sa carrière et il est prévu de la désorbiter d'ici 2030.
Elle serait dirigée vers l'atmosphère terrestre où elle se disloquera et ses débris finiront dans le Pacifique, au-dessus du point Nemo, le plus éloigné de toute terre.
SpaceX, firme d'Elon Musk, est d'ailleurs chargée de cette opération et doit tester la sortie d'orbite contrôlée à l'aide d'une capsule Dragon modifiée. Mais pour le milliardaire, cinq années avant sa mise au rebut, c'est encore trop long et trop coûteux.
Il appelle à une désorbitation plus rapide, estimant qu'elle n'a plus qu'une utilité marginale tout en coûtant très cher. "Let's go to Mars", indique-t-il dans un message sur son réseau social X en précisant qu'il recommande une destruction de l'ISS dans les deux ans, proposition déjà mise sur la table de Donald Trump.
La Station spatiale internationale a permis durant 25 ans d'appréhender l'espace et d'étudier l'adaptation des humains à ce milieu dans le cadre d'une collaboration entre la NASA, Roscomos (Russie), l'ESA (Europe) et les agences spatiales canadienne et japonaise.
Mars, destination prioritaire
Il avait été question de prolonger son fonctionnement au-delà de 2030 mais la Russie, lardée de sanctions depuis le début du conflit ukrainien en 2022, ne souhaite pas prolonger son financement de l'ISS au-delà de 2028.
C'est à peu près le calendrier que propose Elon Musk pour mettre fin à l'ISS qui doit ensuite être remplacée par des stations orbitales privées. Son obsession pour Mars ne date pas d'hier et, en étant dans les petits papiers de Donald Trump, il peut mettre ses propres vues au premier plan, et qu'importe ce qui est déjà en cours.
La conquête de la Lune ? Une simple diversion par rapport à l'objectif premier qui devrait être la colonisation de la planète Mars, avait-il indiqué, encore sur le réseau X.
La NASA, dont les budgets et les politiques de diversité sont passées à la loupe des équipes du DOGE, se retrouve de nouveau sur la défensive en rappelant l'importance des activités en cours à bord de l'ISS pour la conquête de la Lune mais aussi ensuite de Mars. Elle ne peut toutefois qu'attendre une éventuelle décision de l'administration Trump.