Les satellites sont toujours plus nombreux dans l'espace proche de la Terre et la tendance des constellations en orbite basse, avec leurs milliers et bientôt dizaines de milliers de satellites, fait augmenter très rapidement le nombre d'objets virevoltant au-dessus de nos têtes pour apporter de la communication, de l'observation ou d'autres fonctions plus ou moins avouables (espionnage, capacité offensive / défensive spatiale...).

Cette explosion du trafic spatial entraîne une pollution de plus en plus difficile à contrôler. Entre les satellites en fin de vie parqués sur des orbites cimetières, ceux qui dysfonctionnent en se brisant en morceaux ou en en percutant d'autres et ceux qui pourraient un jour pulvériser des cibles ennemies, la Terre est environnée d'un nuage de débris se densifiant rapidement, au point de devenir très problématique.

pollution spatiale debris

L'espace terrestre proche, une zone très polluée

Des entreprises se sont spécialisées dans le suivi de débris et la surveillance des constellations, à la recherche des comportements suspects (pour cause de panne ou pour de plus obscures raisons) et pouvant éventuellement représenter un risque.

Le satellite en bois, une voie d'avenir ?

Face à un avenir assez sombre en matière de pollution spatiale tant que l'on n'aura pas trouvé comment concevoir un éboueur de l'espace, des solutions sont imaginées.

Comme celle du projet LignoSat qui se propose de remplacer l'aluminium de la coque des satellites...par du bois. Plus précisément du bois de magnolia qui a montré une belle résistance aux conditions spatiales.

Lignosat satellite bois

Un petit cube d'une dizaine de centimètres de côté avec des parois de bois vient d'être envoyé dans l'espace et va servir de démonstrateur aux satellites en bois. L'intérêt est multiple : d'une part, le bois laisse passer les ondes et peut simplifier les designs pour les systèmes de communication embarqués.

Réduire la pollution spatiale

D'autre part, le bois pourra être consumé directement et quasiment sans résidus dans l'atmosphère lors de la redescente des satellites, en tous les cas dans des conditions moins polluantes que les panneaux d'aluminium relâchant des particules en haute atmosphère dont on commence seulement à constater qu'elles déclenchent des réactions chimiques nocives.

Le mini-satellite LignoSat a été placé à bord d'une fusée qui a rejoint la Station Spatiale Internationale (ISS). Il sera lancé un mois plus tard et devra confirmer la robustesse et la résistance aux déformations du bois de magnolia en conditions réelles.

Si l'expérience est concluante, le bois comme matériau pour les satellites pourrait être testé à plus grande échelle puis généralisé. Ce serait un début pour réduire une pollution spatiale qui risque d'accompagner l'humanité pendant un long moment.