La reconquête de la Lune est en marche. En prévision de l'établissement d'une base lunaire, la Nasa déploie un programme Artemis dont le premier volet a été une réussite.
Artemis 1 a permis de faire évoluer la capsule Orion sans équipage autour de la Lune avant son retour sur Terre. La deuxième étape, ou Artemis 2, consistera à emmener un équipage de quatre personnes en orbite autour de notre satellite.
Enfin, Artemis 3 devra faire alunir un équipage à la surface de la Lune puis le ramener sur Terre. Pour cette ultime mission du programme, une puissante fusée Starship doit permettre de réaliser ce retour des humains sur la Lune.
Toutefois, il reste énormément de travail à accomplir et la NASA commence à penser que les délais prévus ne pourront pas être tenus. Ainsi, la mission programmée pour décembre 2025 pourrait être reportée quelque part en 2026.
Beaucoup de technologies à valider avant Artemis 3
SpaceX a réalisé un premier tir de fusée géante Starship dont le décollage s'est bien passé mais qui a dû être désintégrée ensuite en vol après une anomalie. Si ce premier essai est considéré comme un succès, il faudra plusieurs autres vols de validation avant de pouvoir envisager d'utiliser ce lanceur pour Artemis 3.
Le projet prévoit d'utiliser Starship pour l'atterrisseur lunaire mais aussi plusieurs fusées Starship supplémentaires pour faire le plein en orbite avant d'amorcer son périple vers la Lune.
Il faudra avant de réaliser l'opération faire une démonstration de cette capacité de remplissage des réservoirs dans l'espace. SpaceX devra également faire la démonstration d'un alunissage sans équipage avant de mener la mission finale d'Artemis 3.
Cela fait beaucoup d'éléments très complexes à gérer et la NASA semble déjà se préparer à un report du calendrier. Cela va dépendre aussi de la capacité de SpaceX à pouvoir mener un nouveau tir de Starship prochainement.
SpaceX, l'urgence permanente
Elon Musk, son dirigeant, avait indiqué fin avril pouvoir mener une nouvelle tentative dans les deux mois mais les préparatifs ne sont guère visibles sur le site de Boca Chica (Texas) alors que le pas de tir a été endommagé.
L'alunisseur de SpaceX est également en attente de validation de la part de la NASA, tant qu'un test de remplissage des réservoirs en orbite n'aura pas été lui-même mené avec succès.
Pour autant, l'agence spatiale américaine a affiché sa confiance dans le fait que SpaceX est en capacité de fournir un alunisseur fonctionnel et apte à embarquer un équipage.
La fime s'est engagée sur un coût fixe pour cette mission. Un retard n'entraînera pas en principe de coûts supplémentaires pour la NASA mais le timing reste important, d'autant plus que la Chine joue désormais clairement dans la même cour et entend poser rapidement des astronautes sur la Lune puis installer une base et commencer à en exploiter les ressources.