Meta veut fouiller dans votre intimité, et c'est votre téléphone qui pourrait lui ouvrir la porte. Le géant des réseaux sociaux a lancé une nouvelle fonctionnalité pour Facebook, disponible pour l'instant en Amérique du Nord, qui propose de laisser son intelligence artificielle scanner l'intégralité de votre photothèque personnelle.

L'objectif affiché : vous aider à partager plus de contenu en créant pour vous des montages et des stories. Mais derrière cette promesse de créativité assistée se cache une question bien plus sensible : celle de la confidentialité de vos souvenirs les plus personnels.

Comment fonctionne cette nouvelle "suggestion" de souvenirs ?

L'idée de Meta est de répondre à une tendance de fond : nous prenons des milliers de photos, mais en partageons de moins en moins, par manque de temps ou d'inspiration. Pour y remédier, l'intelligence artificielle (IA) du groupe propose de faire le travail à votre place. Si vous activez la fonction, l'IA va analyser les photos stockées sur votre téléphone, les transférer temporairement sur les serveurs de Meta pour les analyser, puis vous proposer des compositions prêtes à être publiées (collages, résumés de week-end, etc.).

Facebook photos

Si des services comme Google Photos ou Apple Photos proposent déjà des fonctions similaires, une différence de taille subsiste : ces derniers effectuent une grande partie du traitement en local, sur votre appareil, limitant l'envoi de données sur le cloud.

Vos photos vont-elles servir à entraîner l'IA de Meta ?

C'est la question qui brûle toutes les lèvres, surtout connaissant le passif de l'entreprise. La promesse de Meta est claire, mais nuancée. Selon sa porte-parole, les photos simplement scannées pour vous faire des suggestions ne seront pas utilisées pour entraîner les modèles d'IA. En revanche, la règle change si vous interagissez avec la suggestion : « Des améliorations de l’IA de Meta ne pourront être apportées que si vous modifiez les suggestions avec nos outils d’IA ou si vous les publiez sur Facebook. »

Meta logo

Une distinction subtile qui laisse planer le doute, d'autant que le groupe a déjà admis par le passé avoir utilisé toutes les photos publiques postées sur ses réseaux depuis 2007 pour nourrir ses algorithmes.

Comment se protéger et refuser l'accès à ses photos ?

La bonne nouvelle, c'est que cette fonctionnalité est entièrement optionnelle. Facebook vous demandera explicitement l'autorisation via une fenêtre pop-up pour accéder à votre galerie. Pour garantir votre confidentialité, il suffit de refuser. Si vous avez accepté par erreur, vous pouvez à tout moment révoquer cette autorisation dans les paramètres de l'application.

meta-vibes

Meta précise que les photos sont conservées 30 jours sur ses serveurs avant d'être supprimées. Cependant, face à l'historique de l'entreprise en matière de gestion des données, la prudence reste de mise. Le plus simple pour protéger votre vie privée est donc de ne pas activer du tout cette fonctionnalité.

Foire Aux Questions (FAQ)

Cette fonctionnalité est-elle disponible en Europe ?

Non, pour l'instant, cette nouvelle fonctionnalité est réservée aux utilisateurs de Facebook aux États-Unis et au Canada. Son déploiement en Europe est incertain, car elle pourrait se heurter à la réglementation plus stricte du RGPD sur la protection des données personnelles.

Mes photos sont-elles partagées publiquement par l'IA ?

Non, l'IA ne publie rien sans votre consentement. Les montages et suggestions qu'elle crée restent privés. C'est à vous, et à vous seul, de décider si vous souhaitez les modifier ou les partager sur votre profil ou dans vos stories.

Pourquoi Meta lance-t-il cette fonctionnalité ?

L'objectif principal est de lutter contre la baisse de l'engagement et du partage de contenus personnels sur Facebook. En automatisant la création de publications, Meta espère inciter ses utilisateurs à être plus actifs et à partager de nouveau des moments de leur vie, une donnée essentielle pour le modèle économique du réseau social.