Mark Zuckerberg propulse Meta dans une phase inédite de l’histoire technologique : celle de la superintelligence personnelle. Oublié (ou presque) le métavers et la réalité virtuelle, place aux nouvelles opportunités.

Après avoir dominé les réseaux sociaux, le groupe réoriente sa stratégie et investit des milliards pour permettre à chacun de bénéficier d’une intelligence artificielle capable non seulement de surpasser l’humain, mais aussi de façonner des expériences individualisées et enrichissantes.

Chiffres financiers impressionnants, recrutements d’élite, ambition internationale : Meta place désormais la superintelligence au cœur d’une guerre de l’innovation qui se joue entre les géants mondiaux du numérique.

Meta explose tous ses records financiers

L’année 2025 marque un tournant pour Meta, avec une performance financière saluée par les marchés : 47,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires au second trimestre et une hausse impressionnante de 36% du résultat net, atteignant 18,3 milliards. La barre des 3,5 milliards d’utilisateurs quotidiens sur l’ensemble des plateformes (Facebook, Instagram, WhatsApp) a été franchie, un exploit inédit dans l’univers numérique.

Ray Ban Meta 03

Cette prospérité assure à Meta les moyens de ses ambitions : la société revoit à la hausse ses investissements, avec un budget pouvant atteindre 72 milliards de dollars en 2025, destiné aux centres de données, à l’infrastructure IA et au recrutement de talents hors normes. Les analystes s’accordent : « Meta transforme l’IA en véritable moteur de revenus, loin du simple effet de mode ».

Zuckerberg dessine la prochaine révolution : l’IA au service de chacun

La philosophie affichée est claire : il ne s’agit pas de créer une intelligence centrale qui remplace le travail humain, mais d’offrir à tous un assistant intelligent sur mesure, évolutif et collaboratif.

Mark Zuckerberg s’enthousiasme : « La vraie révolution, c’est que chaque individu ait une superintelligence personnelle pour atteindre ses objectifs, imaginer le futur, et développer son potentiel. »

Meta bracelet

Selon lui, cette orientation contraste résolument avec celle d’autres acteurs de la tech qui viseraient à automatiser tout le travail. Pour Meta, la priorité devient le développement d’outils intelligents intégrés dans des objets du quotidien : lunettes connectées (les Ray-Ban Meta connaissent un beau succès, les Oakley Meta devraient suivre le même chemin), futurs appareils en réalité augmentée et assistants contextuels embarqués.

Un laboratoire de talents et de modèles IA exclusifs

Depuis juin, la société a lancé « Meta Superintelligence Labs », un centre de recherche axé sur l’autonomie de l’IA et l’autoamélioration des modèles.

La stratégie ? Attirer les meilleurs chercheurs mondiaux, dont Alexandr Wang et des pointures venant de Scale AI, OpenAI ou Google. Le groupe propose des conditions d’embauche spectaculaires et souhaite accélérer le développement de modèles exclusifs, qu’ils soient ouverts ou désormais plus fermés selon les enjeux de sécurité.

Nous pensons que les bénéfices de la superintelligence devraient être largement partagés, mais ce défi soulève des questions inédites en matière de sécurité et de contrôle », explique Meta, qui se réserve la capacité de moduler l’ouverture de ses IA au public. Les outils phare comme la série Llama et les prototypes AR s’inscrivent dans cette dynamique.

Meta face aux défis éthiques et à la concurrence mondiale

Cette vision ambitieuse suscite logiquement interrogations et débats. Les priorités affichées sont de s'assurer que l'IA reste au service des personnes et non l'inverse tout en contrôlant les nouveaux risques liés à la superintelligence, des biais à la sécurité en passant par la transparence de fonctionnement.

Le groupe doit convaincre que sa démarche bénéficie réellement au plus grand nombre, alors qu'il traîne déjà un certain nombre de casseroles sur ses pratiques. Comme le souligne Zuckerberg : « Le véritable enjeu des prochaines années réside dans la façon dont cette technologie sera orientée. »

Meta doit également trouver l’équilibre entre la nécessité de rester compétitif face à des géants comme OpenAI, xAI ou Google DeepMind, et son engagement – réaffirmé mais nuancé – à l’ouverture de ses recherches.

Sur ce terrain, Meta va devoir gérer les attentes croissantes des investisseurs, qui veulent voir la transformation des innovations en revenus concrets tout en gardant une longueur d’avance sur la concurrence. L’issue de cette course à la superintelligence pourrait bien dessiner le visage numérique et sociétal des décennies à venir.

Attention tout de même, la même promesse avait été faite avec le métavers, engloutissant des investissements colossaux sans jamais parvenir à une expérience crédible et porteuse de valeur ajoutée.

Et après ? Les dispositifs et usages de demain

Si la date d’une intelligence « plus intelligente que l’homme » reste incertaine, Meta mise déjà sur une adoption progressive via des produits comme les lunettes intelligentes Ray-Ban ou les futurs prototypes AR inspirés du projet Orion.

intelligence-artificielle-IA

L’objectif : faire de ces équipements le prolongement naturel de l’humain, des dispositifs qui « voient ce que nous voyons, entendent ce que nous entendons, et nouent un dialogue continu tout au long de la journée »...et accessoirement captent tout un ensemble de données alimentant les modèles d'IA et définissant des profils très fins des utilisateurs.

Meta promet que chacun pourra “façonner” son intelligence artificielle, lui apprendre ses préférences, et trouver avec elle un allié pour la création, la connaissance, la vie sociale ou le travail.

Mais tout reste à inventer et à tester : quelles seront les frontières entre vie privée et assistance constante ? Les usages réels suivront-ils cette vision ? La compétition mondiale et les prochaines annonces de Meta le diront.