La NASA et L'ESA explorent des idées insolites pour la construction d’habitats lunaires et martiens.
Les maisons en champignons de la NASA
Depuis 2018, le projet Mycotecture Off Planet, mené par une équipe du centre Ames de la NASA en Californie, envisage des habitats auto-construits, auto-réparables et protecteurs contre les radiations. Le matériau clé est le mycélium fongique, une substance vivante, isolante, plus résistante à la compression que le bois et plus flexible que le béton. Il s'agit du réseau de filaments microscopiques des champignons, essentiel pour leur nutrition et leur reproduction.
Briques créées à partir de mycélium, de déchets de jardin et de copeaux de bois.
Crédit : NASA
Pour se développer, le mycélium fongique a besoin d’eau et de nourriture, ce qui serait fourni après l’arrivée des premières missions habitées sur la Lune. La glace d’eau lunaire et les déchets organiques seraient utilisés, réduisant ainsi les coûts logistiques des missions suivantes.
Le projet Mycotecture Off Planet a déjà franchi le stade préliminaire de la « preuve de concept » et les équipes ont créé des biocomposites à partir de champignons, fabriqué des prototypes et testé des matériaux dans un simulateur planétaire. La NASA envisage désormais une démonstration en orbite basse.
Les Lego en régolithe de l'Agence Spatiale Européenne
L’ESA travaille sur la conception de briques lunaires à partir de matériaux disponibles sur place. Aidan Cowley, scientifique de l'ESA, souligne l’importance de tester différents designs et techniques de construction avec ces briques spatiales. Utilisant du régolithe [couche de poussière et de débris rocheux non consolidés recouvrant la surface des corps célestes, NDLR] provenant d'une météorite, les chercheurs ont fabriqué des briques similaires aux Lego.
Brique de Lego réalisée à partir de matière lunaire.
Crédit : ESA
La NASA et l'ESA ne sont pas seules dans cette quête. La Chine prévoit en effet de démontrer la construction sur place avec sa mission Chang'e 8 en 2028.