Pour poser des humains sur la Lune, la NASA compte sur le savoir-faire des entreprises privées comme SpaceX ou Blue Origin mais elle a développé en parallèle son propre lanceur lourd SLS (Space Launch System) en collaboration avec Boeing.

Ce lanceur est impliqué dans les missions du programme Artemis, et notamment pour les prochaines missions Artemis II (des humains en orbite autour de la Lune) et Artemis III (le retour des humains sur le sol lunaire).

L'arrivée de Donald Trump au pouvoir a créé un chambardement et des incertitudes au sein de la NASA. Non seulement le nouveau président est prêt à couper certains financements mais il a clairement mis l'accent sur la conquête de Mars, et non pas de la Lune, comme thème spatial majeur de son mandat.

Le lanceur lourd SLS en sursis

Dans ce contexte, la survie du coûteux lanceur lourd SLS serait en jeu. Le site Ars Technica indique que Boeing aurait déjà alerté ses équipes de la possibilité de l'arrêt du programme et du licenciement potentiel d'une partie au moins du personnel si la NASA ne renouvelait pas son contrat.

L'avenir du programme Artemis du lanceur SLS serait en discussions à la Maison Blanche, avec de fortes pressions pour le stopper dès à présent, réaffecter les resources à d'autres projets et limiter la capacité de Boeing à récupérer des financements publics.

Le développement a déjà coûté très cher, avec des reports (le lancement inaugural a eu lieu en 2022 au lieu de 2016) qui ont encore alourdi les coûts, et certains voudraient donc couper le robinet.

La NASA chercherait malgré tout à sécuriser l'utilisation du lanceur SLS pour les missions Artemis II et III, quitte à abandonner le développement de la variante plus puissante SLS Block 1B qui devait suivre pour acheminer les matériaux d'une base spatiale.

Une autre mauvaise nouvelle après Starliner ?

L'abandon du lanceur SLS serait une nouvelle déconvenue pour le groupe Boeing qui a déjà bien dû mal à convaincre avec sa capsule spatiale Starliner CST-100. Son premier vol habité a permis de transférer deux astronautes vers la Station Spatiale Internationale (ISS) mais sans pouvoir les rapatrier sur Terre.

Ils sont bloqués à bord de l'ISS depuis des mois (au lieu d'un séjour de quelques jours initialement) et doivent être ramenés peut-être fin mars 2025...via une capsule Dragon du concurrent SpaceX.

Boeing a indiqué ajouter plusieurs centaines de millions de dollars de coûts de développement pour sa capsule Starliner du fait de tous les efforts réalisés pour corriger les défauts et assurer la fiabilité du véhicule spatial pour ses équipages.

La NASA voudrait pourtant pouvoir disposer de plusieurs capsules et plusieurs lanceurs pour ses missions spatiales pour assurer une diversification de ses approvisionnements et disposer d'une solution de secours en cas de difficulté avec une capsule.

Source : Ars Technica