Après un mois de blocage diplomatique intense, le gouvernement néerlandais a annoncé la suspension de son intervention directe dans la gestion du fabricant de puces Nexperia.

Ce geste de bonne volonté envers la Chine vise à rétablir les flux d'exportation et à soulager l'industrie automobile mondiale, menacée de paralysie par une pénurie critique de composants.

Face au risque imminent d'une rupture de la chaîne d'approvisionnement, le pragmatisme économique a dicté un changement de cap diplomatique.

Le ministère de l'Économie a confirmé mercredi la levée temporaire des mesures de contrôle exceptionnelles qui pesaient sur le fabricant de semi-conducteurs.

Une désescalade diplomatique nécessaire

Le conflit avait atteint son paroxysme en octobre lorsque La Haye, s'appuyant sur une législation rarement utilisée, avait pris le contrôle effectif de l'entreprise en évoquant des failles de gouvernance.

Nexperia composants automobiles

Cette manœuvre avait immédiatement déclenché une riposte commerciale de la Chine, bloquant l'exportation des produits finis assemblés sur son sol. Vincent Karremans, ministre de l'Économie, décrit cette suspension comme un "geste de bonne volonté" suite à des échanges qualifiés de constructifs avec les autorités chinoises.

L'industrie automobile en première ligne

L'enjeu de ce bras de fer dépassait largement le cadre bilatéral, touchant le cœur de la production industrielle européenne. Les composants élémentaires produits par Nexperia sont indispensables au fonctionnement de multiples systèmes, des mécanismes de vitres aux capteurs de sécurité.

Nexperia logo

La situation devenait insoutenable pour des acteurs majeurs comme Volkswagen ou Bosch, contraints d'envisager des mesures de chômage technique au Portugal et en Allemagne. Sans ce déblocage, les stocks auraient été épuisés début décembre, menaçant de gripper durablement les lignes d'assemblage.

Une vigilance maintenue malgré la trêve

Si la pression politique retombe, le contentieux sur la gestion de l'entreprise n'est pas pour autant résolu. Le gouvernement néerlandais reste inflexible sur les questions de fond qui ont conduit à l'éviction judiciaire de l'ancien PDG, Zhang Xuezheng.

La procédure devant le tribunal de commerce d'Amsterdam concernant la mauvaise gestion présumée se poursuit indépendamment de cette détente administrative. Il reste à déterminer si ce compromis technique suffira à garantir la stabilité pérenne d'un actif devenu hautement stratégique.