Suite à une importante fuite de données confidentielles liées à sa franchise star Pokémon, survenue en début d'année 2025 et surnommée "Teraleak", Nintendo a décidé de ne pas laisser passer. Connue pour sa défense acharnée de sa propriété intellectuelle, la firme de Kyoto a engagé des poursuites pour identifier la source de cette divulgation non autorisée.
Nintendo sort l'artillerie juridique contre discord
La stratégie de Nintendo est claire : remonter jusqu'à l'utilisateur de Discord qui a partagé le contenu protégé par copyright. Pour ce faire, Nintendo of America a déposé une requête auprès d'un tribunal californien en s'appuyant sur le DMCA (Digital Millennium Copyright Act). Cette loi américaine permet aux détenteurs de droits d'auteur d'obtenir une injonction obligeant un fournisseur de services en ligne, comme Discord, à livrer des informations permettant d'identifier un utilisateur soupçonné d'infraction. Le géant japonais du jeu vidéo utilise donc les outils légaux à sa disposition pour retrouver le coupable en vue d'une assignation personnelle en justice.
Discord contraint de coopérer ?
Que demande précisément Nintendo ? L'assignation vise à obtenir de Discord toutes les informations d'identification liées au(x) compte(s) utilisateur(s) impliqué(s) dans le partage des fichiers Pokémon. Il s'agit de l'utilisateur connu sur Discord sous le nom de "GameFreakOUT" qui a publié du contenu volé au studio Game Freak en rapport avec Pokémon, notamment des concepts arts, codes sources et autres éléments protégés par le droit d'auteur, pour un volume total de 1 To qui a rapidement été cloné et partagé un peu partout sur le Web. Cela inclut généralement :
- Les pseudonymes utilisés
- Les noms et adresses physiques
- Les numéros de téléphone et adresses email
- Les adresses IP de connexion
Étant une entreprise opérant aux États-Unis, la plateforme Discord sera très probablement tenue de se conformer à cette demande si elle est validée par le juge, et de fournir les informations demandées concernant l'utilisateur ayant diffusé les contenus issus de la fuite sur ses serveurs.
La traque du "pirate" est lancée
Pour Nintendo , le préjudice est énorme puisque le piratage a permis de subtiliser des données personnelles de 2606 employés actuels de Nintendo ainsi que d'anciens contractuels.
La fuite a permis de dévoiler des informations confidentielles, mais également du contenu supprimé dans les jeux Pokémons déjà sortis. Il était également question de dévoiler Pokémon Champions, un titre non annoncé au moment de la fuite et confirmé en février dernier, ainsi que des informations concernant Pokémon Legends : Z-A.
L'objectif final pour Nintendo est sans équivoque : mettre un nom et une adresse sur le pseudonyme Discord du "pirate" responsable de la fuite massive d'informations. Une fois identifiée, cette personne pourrait faire l'objet de poursuites judiciaires pour violation de droits d'auteur et potentiellement rupture d'accord de confidentialité. Cette démarche agressive est une illustration de la détermination de Nintendo à protéger ses licences phares comme Pokémon et à dissuader quiconque serait tenté de divulguer illégalement des informations sensibles à l'avenir.