Le patron de Nvidia, Jensen Huang, est en représentation sur le salon VivaTech de Paris et il est bien sûr aux avant-postes des grandes tendances high-tech du moment.

N'hésitant pas à paraphraser Elon Musk en affirmant que l'avenir est aux voitures autonomes et aux robots, qui sont les nouveaux leviers de croissance de la stratégie de Tesla, il a également beaucoup de choses à dire sur l'intelligence artificielle.

Dans un entretien, il a évoqué la plus grande frayeur des Etats-Unis dans le domaine, et qui a sans doute joué un rôle dans les annonces de ces dernières heures de Donald Trump affirmant avoir trouvé un terrain d'entente avec la Chine sur la question des droits de douane.

Derrière les puces, les couches technologiques IA

Ce n'est pas de perdre le contrôle et la compréhension de la logique interne des intelligences artificielles ni de voir émerger des formes incontrôlables ou dangereuses pour l'humanité mais bien de se voir remplacé par la Chine.

Jensen Huang indique que les Etats-Unis ont un temps d'avance sur les entreprises chinoises et que cet atout doit être à tout prix maintenu. Il ne faut donc pas se couper du marché chinois à coups de restrictions sévères sous peine de laisser les technologies IA chinoise occuper l'espace vacant et devenir les nouvelles références.

Huawei Ascend 920 composant IA Nvidia H20

Dans ce contexte, Huawei prendrait le relais et ses technologies s'installeront durablement sur son marché local avant de se répandre sur le reste du monde, au risque de devenir majoritaires.

Le dirigeant de Nvidia plaide donc pour l'assouplissement des restrictions sur les composants IA américains distribués en Chine, dont l'entreprise profite largement, de manière à maintenir l'écosystème des technologies IA américaines, quitte à adoucir le principe sacré de la sécurité nationale mis à toutes les sauces pour justifier les restrictions.

Guerre des puces et des couches technologiques

Ren Zhenfgei, fondateur et dirigeant de Huawei, a reconnu il y a peu que les puces IA que sa firme développe avaient une génération de retard sur les composants américains mais que cela n'était pas forcément un problème en optimisant d'autres aspects que la puissance brute des puces.

Mais il lui manque tout de même encore un écosystème aussi puissant que celui de Nvidia et capable d'attirer les chercheurs et ingénieurs IA du monde entier. Les composants IA sont une chose mais elles ne peuvent guère s'épanouir sans un environnement solide et en constante évolution. Et celui du groupe américain est plutôt solide et pervasif.

Nvidia A100 accelerateur IA

Jensen Huang, qui a régulièrement affirmé sa confiance en Donald Trump, est aussi en mission d'évangélisation en Europe et tate sans doute le terrain pour savoir si le Vieux Continent pourrait céder aux sirènes des composants IA chinois. Rien de tel alors qu'une annonce avec le français Mistral AI pour resserrer les liens.

D'où les propos enthousiastes sur les ressources IA en Europe et au Royaume-Uni, nouvel allié de circonstance des USA,  et les perspectives du bloc géographique considéré comme un marché en soi...mais qu'il ne faudrait pas voir céder aux sirènes chinoises.

Source : CNBC