Tesla, pionnier des véhicules électriques, a changé de stratégie en 2024 sous l'impulsion de son dirigeant Elon Musk. Place désormais aux voitures autonomes et aux robots humanoïdes qu'il veut voir sur les sites de production pour remplacer l'humain sur les tâches répétitives et dans les habitations comme domestique à tout faire et compagnon du quotidien.

Le milliardaire imagine déjà la production d'un million de robots humanoïdes Tesla Bot d'ici 2030 et multiplie les démonstrations d'agilité, de déplacement et d'adaptation à son environnement en promettant par ailleurs un prix "abordable", de l'ordre de 20 000 à 30 000 dollars.

Ils s'apprêtent déjà à envahir les sites de production, à des fins d'évaluation pour commencer, en attendant de pouvoir servir de domestiques robotisés pouvant réaliser les corvées d'entretien à la place des humains.

Le robot humanoïde, pas si bien adapté que ça au monde industriel

Elon Musk a diffusé il y a peu une vidéo montrant ainsi le robot Optimus réalisant différentes manipulation telles que jeter un sac dans une poubelle ou passer l'aspirateur.

Alors, les robots humanoïdes bientôt incontournables dans les usines ? Chris Walti, ancien responsable du développement du robot Optimus, émet franchement des doutes sur cette vision dans un entretien accordé à Business Insider.

optimus-tesla-bot

Il suggère notamment que le format même du robot humanoïde n'est pas adapté aux tâches en usine : " la plupart du travail réalisé en industrie consiste en des tâches hautement répétitives où la rapidité d'exécution est la clé".

Or, un robot conçu spécifiquement pour ces tâches sera toujours supérieur sur ce point à un robot humanoïde polyvalent qui n'aurait finalement pas d'avantage majeur dans les domaines de la logistique ou de la production.

Certes, Tesla n'est pas la seule entreprise à chercher à faire entrer des robots humanoïdes sur les sites de production. BMW mène une expérimentation similaire en faisant appel aux robots humanoïdes de l'entreprise Figure AI tandis que plusieurs groupes chinois tentent l'aventure sur leurs propres sites.

Seulement au début du chemin menant à l'automatisation ultime

Chris Walti suggère que tant la robotique que l'intelligence artificielle qui l'anime ne sont pas encore assez avancés pour faire des robots humanoides des outils efficaces dans l'industrie.

L'expérience de Tesla pour automatiser totalement la chaîne de production au moment du lancement de la Tesla Model 3 en 2018 s'est soldée par un échec, les ambitions étant trop élevées, ce qu'a reconnu Elon Musk lui-même par la suite.

Tesla bot Optimus robot humanoide

L'automatisation avancée de ses usines reste cependant la clé du succès de Tesla jusqu'à présent et de la transformation d'une production de quelques milliers d'unités trimestrielles à plusieurs centaines de milliers.

Chris Walti, qui a travaillé sur le développement du robot Optimus à ses débuts, indique qu'il ne s'agissait alors que d'un projet annexe de Tesla. Il s'est dit surpris de voir Elon Musk en faire le nouveau coeur de la stratégie de l'entreprise, même si c'est dans l'état d'esprit du milliardaire de pousser les technologies et les innovations.

Le milliardaire va-t-il trop vite en besogne ? Ce ne serait pas la première fois, comme le rappellent ses nombreuses promesses autour de la conduite autonome non supervisée. Mais pour le moment, les investisseurs gardent confiance.

Source : Business Insider