MAJ 15:20 : Nvidia vient de passer officiellement les 5000 milliards de dollars de valorisation, portée par différentes annonces à l'occasion du GTC 2025 et avec la perspective de pouvoir commercialiser ses GPU Blackwell en Chine.

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Propulsé par de nouvelles commandes et des contrats stratégiques avec le gouvernement américain, Nvidia est en passe de devenir la première entreprise à atteindre la valorisation de 5 000 milliards de dollars, confirmant son rôle central dans l'ère de l'intelligence artificielle.

Le concepteur de puces de Santa Clara est en passe d'écrire l'histoire. Après une hausse de son action de plus de 3 % en avant-bourse, l'entreprise se rapproche d'un seuil jamais atteint par aucune société cotée.

Cette performance la place désormais loin devant les autres géants de la tech, Apple et Microsoft, qui ont eux aussi franchi la barre des 4 000 milliards de dollars. La dynamique actuelle témoigne de la confiance quasi inébranlable des investisseurs dans la croissance exponentielle du secteur de l'IA.

Des chiffres qui donnent le vertige

Le catalyseur de cette nouvelle flambée est une série d'annonces faites par le PDG Jensen Huang. L'entreprise a engrangé pour 500 milliards de dollars de commandes de puces dédiées à l'IA et a officialisé son projet de construire sept supercalculateurs pour le compte du gouvernement américain.

Nvidia DGX Spark Jensen Huang Elon Musk

Ces contrats monumentaux ancrent Nvidia comme le fournisseur quasi exclusif de l'infrastructure nécessaire à l'intelligence artificielle moderne. L'un de ces supercalculateurs, développé en partenariat avec Oracle, abritera à lui seul 100 000 puces Blackwell de dernière génération.

Cette ascension fulgurante, qui a vu l'entreprise atteindre les 4 000 milliards en juillet dernier, témoigne d'un rythme de croissance rarement observé sur les marchés modernes.

À 5 000 milliards, la valeur de Nvidia dépasserait celle de l'ensemble du marché des cryptomonnaies et équivaudrait à près de la moitié de l'indice paneuropéen Stoxx 600.

Un écosystème au cœur des enjeux géopolitiques

La domination de Nvidia s'étend désormais aussi à la sphère géopolitique. Les restrictions américaines à l'exportation de puces avancées vers la Chine ont transformé l'entreprise en un pion essentiel de la stratégie de Washington pour freiner les ambitions technologiques de Pékin.

Conscient de cette position délicate, Jensen Huang manœuvre avec prudence.

Nvidia Blackwell TSMC production USA

Lors d'une récente conférence à Washington, il a su naviguer sur une ligne de crête, louant les politiques "America First" de Donald Trump pour avoir stimulé l'investissement technologique national, tout en avertissant qu'une exclusion de la Chine de l'écosystème Nvidia priverait les États-Unis de l'accès à la moitié des développeurs IA du monde. Un équilibre précaire pour une entreprise devenue un enjeu de souveraineté.

La concurrence peut-elle suivre le rythme ?

Face à ce mastodonte, les concurrents peinent à trouver leur place. Des acteurs comme AMD et plusieurs startups bien financées tentent de contester la suprématie de Nvidia, mais ses processeurs restent le choix par défaut pour l'industrie.

Les puces H100 et Blackwell sont le moteur de la quasi-totalité des grands modèles de langage, de ChatGPT d'OpenAI à xAI d'Elon Musk.

Pour diversifier ses activités, Nvidia a également annoncé un partenariat stratégique avec Nokia, incluant une prise de participation d'un milliard de dollars pour développer conjointement la technologie cellulaire 6G.

Toutefois, cette valorisation stratosphérique n'est pas sans risque. Plusieurs institutions, dont le FMI et la Banque d'Angleterre, ont alerté sur les dangers d'une bulle spéculative si l'appétit des investisseurs pour l'IA venait à faiblir.

Pour des experts comme Cathie Wood d'Ark Invest, si un "retour à la réalité" à court terme est possible, nous ne sommes qu'au tout début d'une nouvelle ère technologique.