Le rêve d'intégrer une grande école s'est transformé en cauchemar judiciaire. Deux jeunes hommes de 21 ans viennent d'être condamnés par le tribunal de Rennes pour avoir orchestré un piratage informatique à grande échelle au sein de leur propre lycée, visant le logiciel de vie scolaire Pronote.

Pronote

Quelle était la méthode utilisée pour ce piratage ?

Loin d'une cyberattaque sophistiquée menée à distance, l'opération reposait sur une approche bien plus artisanale. Fin 2022, les deux complices se sont procuré une clé passe-partout, leur donnant accès à différentes salles du lycée Bréquigny. Ils ont alors physiquement installé des logiciels espions, plus précisément des keyloggers (enregistreurs de frappes), sur les ordinateurs du personnel éducatif.
Ce dispositif leur a permis de capturer en toute discrétion les identifiants et les mots de passe des professeurs, leur ouvrant ainsi les portes numériques de la plateforme.

Quelles modifications ont-ils apportées et pendant combien de temps ?

Une fois l'accès à Pronote sécurisé, les deux lycéens ont eu le champ libre pendant plus d'un an. Ils ont méticuleusement effacé leurs retards, transformé les appréciations négatives en éloges et, surtout, gonflé artificiellement leurs notes. Cette fraude massive leur a permis d'obtenir leur baccalauréat via le contrôle continu.
L'un des deux a même poussé l'audace jusqu'à intercepter et divulguer des correspondances privées entre professeurs, aggravant considérablement son cas.

Lyce?e Brequigny Rennes

Le lycée Bréquigny de Rennes.

Quelles ont été les conséquences judiciaires de leurs actes ?

La supercherie a fini par être découverte par l'établissement, alerté par l'ampleur et l'incohérence des modifications. L'affaire a rapidement été portée en justice et le verdict est tombé. L'instigateur principal, déjà connu des services de police pour une autre affaire de détention d'images pédopornographiques, a été condamné à huit mois de prison ferme aménageable. Son coauteur a, quant à lui, écopé de huit mois de prison avec sursis.
Une fin de parcours scolaire bien loin de l'ambition initiale de l'un d'eux, qui avait déclaré vouloir « rendre ma mère fière et intégrer une grande école de type Science Po ».