Depuis près d'une décennie, la chasse à la "Planète 9" captive les esprits et alimente les recherches aux confins de notre voisinage cosmique. Pourtant, une nouvelle théorie vient rebattre les cartes. Un autre monde, baptisé "Planète Y", pourrait se cacher bien plus près de nous, changeant potentiellement notre carte du ciel.
Vue d'artiste de la Planète 9 / Wikipedia
Quelles sont les caractéristiques de cette "Planète Y" ?
L'hypothèse place ce monde potentiel au cœur de la ceinture de Kuiper, cette vaste zone d’astéroïdes et de planètes naines au-delà de Neptune. Sa taille serait comparable à celle de la Terre, et elle serait deux fois plus proche que la supposée Planète 9, se situant entre 100 et 200 fois la distance nous séparant du Soleil.
Le principal indice ? Les trajectoires curieusement inclinées d’une cinquantaine d’objets dans cette région, qui suggèrent l'influence gravitationnelle d’un corps massif encore inconnu. « Cet article n’annonce pas la découverte d’une planète, mais c’est certainement le début d’une énigme et Y en est la solution probable », explique Amir Siraj, l'auteur principal de l'étude.
En quoi se différencie-t-elle de la fameuse Planète 9 ?
Les deux candidates ne jouent pas dans la même catégorie. Alors que la Planète 9 est imaginée comme une géante gazeuse, jusqu’à dix fois plus massive que la Terre et orbitant à des distances vertigineuses, la Planète Y serait un monde rocheux. Sa masse serait bien plus modeste, comprise entre celle de Mercure et celle de notre planète.
Une différence de taille qui force à repenser les modèles de notre système solaire externe. Cette nouvelle venue potentielle, dont l’orbite s’écarte du plan habituel du Système solaire, serait plus difficile à repérer directement, car elle se déplacerait dans une zone du ciel rarement observée, ce qui pourrait expliquer pourquoi elle nous a échappé jusqu’à présent.
Comment les astronomes comptent-ils la trouver ?
Pour le moment, la Planète Y n’est qu’une hypothèse solide, mais une hypothèse tout de même. Aucune preuve directe n’a encore été apportée, et l'idée suscite un scepticisme légitime au sein de la communauté scientifique. Cependant, l'espoir de trancher la question repose sur un instrument de pointe.
Tous les regards sont tournés vers le nouvel observatoire Vera C. Rubin, au Chili. Les chercheurs sont optimistes : si cette planète existe bel et bien, ce télescope surpuissant devrait être capable de la détecter directement dans les deux à trois premières années de sa mise en service. L'énigme pourrait donc être résolue bien plus tôt qu'on ne le pense, confirmant ou infirmant la présence de ce voisin cosmique inattendu.