Si l'humanité a passé des milliers d'années à contempler les étoiles et rêver sous les cieux, la société moderne risque bien d'être privée de cette possibilité. La multiplication des satellites en orbite autour de la Terre, accélérée par le développement de constellations de milliers de satellites en orbite basse voulant apporter l'accès à Internet partout sur le globe.
Cette activité accrue d'occupation de l'espace proche entraîne aussi l'augmentation du nombre de débris tournoyant au-dessus de nos têtes et se fragmentant au fil des collisions.
Satellites et débris, en reflétant la lumière du soleil, contribuent à éclairer le ciel nocturne, déjà bien illuminé par la pollution lumineuse terrestre. C'est devenu à un tel point de nuisance pour les observations que des astronomes tirent la sonnette d'alarme dans une étude parue dans Nature Astronomy.
Pollution lumineuse à tous les étages
Cela réduit le nombre de sites potentiellement intéressants pour installer des télescopes sur Terre et même les endroits les plus reculés de la Terre ne sont plus épargnés par la pollution lumineuse.
Les observation du télescope Hubble polluées par les satellites
L'étude évalue les surcoûts et les délais associés à l'augmentation de la brillance du ciel sur de gros projets de télescopes, ainsi que la perte du nombre d'étoiles observables.
Cette inquiétude pour les capacités d'observation du ciel est relancée avec les futurs satellites Starlink V2 de SpaceX qui vont prochainement coloniser le ciel. Ils seront beaucoup plus massifs que les V1 et promettent de saboter les observations astronomiques dans les années qui viennent.
Besoin d'une régulation forte
La firme américaine a cependant travaillé sur le sujet en intégrant des miroirs diélectriques et une peinture noire spécifique. Ces mesures doivent rendre les nouveaux satellites aussi discrets, sinon plus, que la première génération.
Il reste que l'observation des étoiles à l'oeil nu ou avec de petits télescopes est de plus en plus menacée. L'étude de Nature Astronomy pointe la dégradation de l'accès à ce "patrimoine immatériel de l'humanité" et la perte d'un héritage culturel multimillénaire.
Les auteurs appellent à une limitation ou même une interdiction des grandes constellations de satellites sachant que les mesures d'atténuation des nuisances ont peu d'effet sur la qualité des observations astronomiques. Les intérêts financiers et économiques en jeu étant énormes, ils demandent une régulation contraignante pour le marché aérospatial.