Depuis des décennies, la poussière lunaire est considérée comme une menace pour la santé des astronautes. Sa capacité à s’infiltrer partout et à endommager les équipements est bien connue.
Mais une étude récente de l'UTS (University of Technology Sidney) publiée dans Life Sciences in Space Research montre que son impact sur les poumons serait finalement moins grave que prévu. Les particules de poussière lunaire, bien qu’abrasives, présentent une toxicité inférieure à celle de la pollution atmosphérique urbaine. Un constat qui pourrait bouleverser la préparation des futures missions sur la Lune et rassurer les équipes au sol.
La pollution urbaine, elle, contient une multitude de composants chimiques et de particules fines issues de la combustion, des véhicules ou de l’industrie. Ces éléments sont souvent plus petits, plus nombreux, et plus agressifs pour les voies respiratoires que les grains de poussière lunaire.
Les chercheurs expliquent que la composition de la poussière lunaire, principalement faite de silicates, est moins réactive avec les tissus humains et donc moins susceptible de provoquer une irritation. On comprend mieux pourquoi respirer la poussière d’une ville serait, paradoxalement, plus risqué que d’inhaler celle de la Lune.
Comparaison inattendue : la Lune vs nos villes
Qui aurait cru qu’un séjour sur la Lune pourrait être moins toxique qu’une balade dans une grande ville ? Pourtant, les données scientifiques vont dans ce sens. Les études comparatives révèlent que la poussière lunaire provoque moins de réactions inflammatoires dans les poumons que les particules issues de la pollution urbaine. Les tests en laboratoire montrent que les cellules pulmonaires exposées à la poussière lunaire résistent mieux que celles exposées aux particules urbaines.
Ce résultat ne signifie pas que la couche de poussière est totalement inoffensive. Elle reste abrasive et peut irriter les yeux, la peau ou les voies respiratoires si elle est inhalée en grande quantité.
Mais le risque sanitaire global est moindre que celui lié à la pollution atmosphérique des grandes villes. Une surprise qui pourrait influencer la conception des habitats lunaires et la gestion des sorties extravéhiculaires lors des prochaines missions.
Quelles conséquences pour l’exploration spatiale ?
Cette découverte pourrait changer la donne pour les astronautes et les agences spatiales. Si la poussière lunaire est moins toxique que la pollution urbaine, cela signifie que les mesures de protection pourraient être ajustées. Les équipements de filtration et les protocoles de décontamination pourraient être simplifiés, ce qui faciliterait la vie à bord des futures bases lunaires.
Les chercheurs rappellent toutefois que la prudence reste de mise. Même si la poussière lunaire est moins dangereuse pour les poumons, elle peut toujours endommager les instruments ou gêner les opérations.
L’objectif reste de limiter l’exposition et de protéger les astronautes au maximum. Mais cette étude offre une nouvelle perspective sur les risques réels de l’exploration spatiale.