Suite aux déclarations de Donald Trump ordonnant au Pentagone de préparer des tests nucléaires, Vladimir Poutine a réagi. Le président russe a chargé son Conseil de sécurité d'étudier une reprise des essais russes si les États-Unis concrétisaient leurs intentions, marquant une potentielle escalade majeure et la fin d'un moratoire de plus de 30 ans.
Cette déclaration choc fait suite à l'ordre donné par son homologue américain, Donald Trump, au Pentagone de "commencer à tester" l'arsenal nucléaire des États-Unis.
C'est un potentiel tournant majeur. Les États-Unis n'ont pas procédé à une détonation de charge nucléaire depuis 1992, et la Russie depuis 1990, juste avant la chute de l'URSS.
Une réponse "sérieuse" à la posture américaine
Lors d'une réunion de son Conseil de sécurité retransmise à la télévision, Vladimir Poutine a qualifié les propos de Donald Trump de "question sérieuse". Le président américain avait justifié sa position en assurant que "d'autres font des essais", une affirmation restée floue.
En conséquence, Poutine a chargé ses instances compétentes, dont le ministère des Affaires étrangères et les services spéciaux, de "recueillir des informations supplémentaires" et de "présenter des propositions concertées" sur le lancement de travaux préparatoires.
Le ministère de la Défense russe déjà sur le qui-vive
La réaction militaire russe ne s'est pas fait attendre. Le ministre de la Défense, Andreï Belooussov, a adopté un ton très ferme. Il a déclaré à Vladimir Poutine qu'il considérait "approprié de commencer immédiatement la préparation d'essais nucléaires à grande échelle".
Selon lui, les plans américains "augmentent considérablement le niveau de menace militaire pour la Russie". Belooussov a même désigné un site potentiel : l'archipel de la Nouvelle-Zemble, dans l'Arctique, qui pourrait selon lui accueillir ces tests "dans les plus brefs délais".
La fin du Traité d'interdiction en question ?
Au cœur de cette escalade se trouve le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Vladimir Poutine a tenu à rappeler que la Russie avait "toujours respecté scrupuleusement ses obligations" en vertu de ce traité.
Cependant, il a posé une ligne rouge claire : "si les États-Unis ou d'autres États parties au Traité procédaient à de tels essais, la Russie serait contrainte de prendre des mesures de rétorsion appropriées".
Le chef du renseignement extérieur, Sergueï Narychkine, a ajouté que les diplomates russes cherchaient activement à clarifier la teneur des déclarations de Trump.
Prêts à "infliger des dommages inacceptables"
Pour le ministre Belooussov, l'objectif est clair : "Nous devons maintenir our potentiel nucléaire afin de rester prêts à infliger des dommages inacceptables à l'ennemi en toutes circonstances".
L'incertitude demeure quant à la nature exacte des "tests" évoqués par Donald Trump, mais la réponse de Moscou signale que l'équilibre de la dissuasion, stable depuis trois décennies, est peut-être sur le point de se rompre.
Pour rappel, Donald Trump a évoqué l'idée d'une reprise des essais nucléaires américains après les démonstrations russes du missile nucléaire Burevestnik et du drone furtif sous-marin Poseidon.
Les autorités russes ont par la suite atténué l'importance de ces essais en soulignant qu'il ne s'agissait que de tester les vecteurs, sans charge nucléaire embarquée. La réponse de Donald Trump souligne toutefois que le message initial est un peu trop bien passé.