L'horizon s'assombrit quelque peu pour les futurs acquéreurs de la PlayStation 5. Alors que Microsoft a déjà franchi le pas en augmentant le tarif de ses Xbox Series X début mai, la question se pose avec insistance : Sony suivra-t-il le mouvement pour sa PS5 ? Des murmures insistants en provenance du géant japonais suggèrent que la pilule pourrait être amère pour les joueurs. Au cœur des préoccupations, l'impact toujours vivace des droits de douane instaurés par l'administration américaine de Donald Trump, venant jeter un froid sur un marché des jeux vidéo déjà tendu par une inflation ambiante.
La menace des droits de douane américains sur le prix de la PS5
Cette perspective d'une PS5 plus chère n'est pas une simple rumeur. Lin Tao, la directrice financière de Sony, a été on ne peut plus claire lors de la dernière présentation des résultats financiers du groupe. L'enjeu est de taille : un manque à gagner potentiel frôlant les 100 milliards de yens – une somme qui donne le vertige, se situant entre 512 et 685 millions de dollars – à cause de ces fameuses taxes à l'importation. Face à ce mur financier, Sony ne reste pas les bras croisés et explore activement ses options. "En ce qui concerne les droits de douane...", a expliqué Lin Tao, "...Il est possible que nous répercutions ces coûts sur le consommateur et que nous ajustions également l’allocation liée aux expéditions." Le message a le mérite de la clarté : les joueurs pourraient bien être mis à contribution. La situation se complique du fait que la Chine, où la majorité des PS5 voient le jour, est la cible principale de ces mesures protectionnistes, avec une taxe persistante de 35% à l'entrée aux États-Unis, et ce, malgré une accalmie temporaire sur d'autres surtaxes. Le prix final pourrait donc bien s'en ressentir.
Les alternatives envisagées par Sony et le contexte du marché
Comment échapper à cette pression fiscale ? Hiroki Totoki, le PDG de Sony, a entrouvert une porte en évoquant une stratégie de long terme : la production locale des consoles, directement sur le sol américain. "Ces appareils peuvent bien sûr être produits localement. Je pense que ce serait une stratégie efficace," a-t-il avancé, tout en tempérant l'urgence de la manœuvre, la firme disposant d'un stock confortable d'environ trois mois de PS5 aux États-Unis. Cette réflexion stratégique de Sony s'inscrit dans un paysage des consoles de salon déjà chahuté. Il convient de rappeler que Microsoft n'a pas hésité à augmenter le prix de sa Xbox Series X de 100 dollars au début du mois de mai. La version numérique de la PS5 elle-même a connu une révision à la hausse en Europe en avril dernier, passant de 450 à 500 euros. Si la PS5 Standard devait suivre cette tendance, il s'agirait de sa deuxième augmentation depuis son lancement fin 2020 – un cas de figure assez inhabituel pour une console ayant déjà plusieurs années de commercialisation, une période où les tarifs ont habituellement coutume de s'assagir.
Un paradoxe : hausse de prix malgré des ventes florissantes ?
Tout cela survient alors que, paradoxalement, la division PlayStation de Sony nage en plein succès. Les chiffres de vente sont éloquents : 18,5 millions de PS5 ont trouvé preneur lors du dernier exercice fiscal, et la console fédère une communauté impressionnante de 124 millions d'utilisateurs actifs chaque mois. Les dépenses en jeux, contenus additionnels et abonnements sont également en constante progression. Mais cette santé financière éclatante pourrait ne pas suffire à absorber le choc des droits de douane. L'organisation américaine Consumer Technology Association (CTA) a d'ailleurs jeté un pavé dans la mare, estimant que si l'intégralité de ces taxes était reportée sur les consommateurs, ceux-ci pourraient débourser "12 milliards de dollars de plus pour les consoles de jeux vidéo. En conséquence, les consommateurs américains réduisent leurs achats globaux de consoles de jeux de 73 %." Certains observateurs vont jusqu'à imaginer des PS5 atteignant des prix de 600 à 700 dollars sur le sol américain. Les regards sont désormais tournés vers les prochaines grandes messes estivales du jeux vidéo, où Sony pourrait enfin lever le voile sur sa stratégie tarifaire.