Le constructeur Renault a commencé à ajuster ses gammes pour les rendre totalement électriques en vue de l'échéance de 2035 en Europe qui mettra à la vente de véhicules thermiques neufs.

Mais confronté à un marché automobile qui voit les motorisations électriques progresser sans atteindre le rythme d'adoption espéré, la firme réfléchit à un plan B qui remettrait à l'essence des modèles pourtant annoncés initialement comme de purs véhicules électriques.

Twingo electrique 03

Le journal Les Echos relève que Renault étudie la possibilité de faire revenir certaines gammes à une motorisation essence, sans doute forme d'hybride. Si la nouvelle Twingo et les Renault 5 et 4 conserveront leur statut purement électrique, cela pourrait changer pour les Renault Megane et Scenic E-Tech.

Redonner de l'oxygène au segment C

Renault croit toujours en l'électrique mais ajouter des motorisations à ses petits modèles, construits sur des plates-formes spécifiques pour l'électrique, serait contre-productif sur le plan technique et entraînerait un risque de cannibalisation des ventes.

Renault Megane E Tech

En revanche, le segment supérieur serait plus à même de supporter des modifications et d'élargir les options. Le journal Les Echos note que les modèles Megane et Scenic n'ont pas eu le succès commercial espéré et l'ajout de motorisations thermiques permettrait de relancer un peu la machine à moindre frais.

Toutes les options seraient à l'étude, du moteur hybride au prolongateur d'autonomie des électriques via un groupe électrogène. Remettre au thermique certains véhicules jusqu'alors 100% électrique est un chemin suivi par plusieurs constructeurs européens alors que la perspective de l'arrêt des ventes de véhicules thermiques en 2035 est de plus en plus contestée.

Ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier

Garder dans ses gammes une offre de motorisations élargie permettra de se couvrir contre toutes les éventualités et décisions venues d'en haut, tout en espérant capter un public encore réticent à basculer au tout électrique, pour des raisons financières ou techniques / réglementaires (comme l'installation de bornes de charge en habitat collectif, par exemple).

Il faut aussi tenir le choc face à la concurrence étrangère, américaine et chinoise, sur les motorisations 100% électriques et avec des tarifs pouvant être très agressifs sur les mêmes segments.

Renault se rapprocherait ainsi de la stratégie de Peugeot qui propose des modèles électriques tout en proposant l'équivalent en version thermique. Dans le secteur automobile, les jeux ne sont pas encore faits et la transition vers l'électrique n'est pas encore une voie directe.

Source : Les Echos