La robotique vient de franchir une nouvelle étape, et elle a de quoi déranger. Une vidéo virale montre un robot basculant brusquement sur ses quatre membres pour courir de manière effrayante, mais terriblement efficace. Loin d'être une anomalie, cette scène illustre une tendance de fond : l'optimisation de la fonction prime désormais sur la simple imitation humaine.
Parallèlement, le marché des robots quadrupèdes s'intensifie avec l'arrivée de nouveaux concurrents prêts à défier les leaders établis.
Pourquoi un robot humanoïde devrait-il bouger comme nous ?
La question a le mérite d'être posée et la réponse est aussi simple que dérangeante : pourquoi le ferait-il ? Une vidéo marquante du Unitree G1, un robot humanoïde vendu 16 000 dollars, montre la machine basculer subitement à quatre pattes pour se déplacer avec une rapidité déconcertante, presque animale.
À quatre pattes, le robot est bien plus stable et rapide quand la situation ne requiert pas une posture bipède. Comme le résume parfaitement Chris Paxton d’Agility Robotics, « les mouvements humains sont les plus efficaces pour les humains ; les robots ne sont pas des humains ». Cela ne signifie pas la fin de la grâce robotique : en parallèle, le fondateur de Figure AI a montré son robot Figure 03 courir avec une fluidité bluffante. Les deux approches ne sont pas exclusives, mais bien complémentaires.
Pudu D5 peut-il s'imposer sur le marché des quadrupèdes ?
Pendant que les humanoïdes explorent de nouvelles motricités, la compétition s'accélère sur le marché du robot quadrupède. Pudu Robotics, un acteur chinois surtout connu pour ses robots de service dans la restauration, se lance dans l'arène industrielle avec son Pudu D5.
Cette machine vient directement se frotter à des géants déjà bien installés. Le Pudu D5 est un "robot-chien" équipé d'un arsenal technologique de pointe : système de perception à 360° mêlant LiDAR et caméras, cartographie 3D, et une IA capable de planifier ses trajectoires en temps réel. Sa mission : opérer dans des environnements complexes et non structurés, là où les robots traditionnels échouent.
Quelle est la véritable force de ce nouveau "robot-chien" ?
La différence majeure du Pudu D5 ne réside pas dans son agilité, mais dans sa force brute. Il se transforme en véritable bête de somme capable de transporter une charge utile de 30 kilos pendant plus de deux heures. C'est plus du double des 14 kilos officiellement supportés par le célèbre Spot de Boston Dynamics. Une performance qui change la donne.
Avec une autonomie de 14 kilomètres, une résistance aux températures extrêmes (de -20°C à 55°C) et une protection IP67 contre l'eau et la poussière, il est taillé pour les missions difficiles dans les aéroports ou les sites industriels. Reste un défi de taille : acquérir l'expérience de terrain que ses concurrents ont mis des années à accumuler. Plus qu'une démonstration technique, c'est cette fiabilité éprouvée qui fera la différence.
Foire Aux Questions (FAQ)
Les robots humanoïdes vont-ils tous marcher à quatre pattes ?
Non, ce n'est pas une généralité. Il s'agit d'une démonstration de polyvalence. Les robots pourront adopter la posture la plus efficace (bipède, quadrupède) en fonction de la tâche à accomplir, que ce soit pour interagir avec des humains ou pour se déplacer rapidement sur un terrain difficile. L'objectif est l'efficacité, pas le mimétisme.
En quoi le Pudu D5 est-il différent du robot Spot ?
La principale différence mise en avant par Pudu Robotics est la capacité de charge. Le Pudu D5 peut transporter 30 kg, contre 14 kg pour Spot. Il est conçu comme un robot utilitaire robuste pour des applications industrielles lourdes, tandis que Spot est souvent perçu comme une plateforme d'inspection et de collecte de données plus légère.