Rocket Lab a franchi une étape décisive en finalisant les tests de qualification de la coiffe réutilisable Hungry Hippo de sa future fusée Neutron. Cette pièce maîtresse, désormais en route pour le site de lancement, rapproche l'entreprise de son objectif : concurrencer SpaceX sur le marché des lancements orbitaux.

Avant de viser les étoiles avec son nouveau lanceur, Rocket Lab s'est solidement établi comme un acteur incontournable du marché des petits satellites grâce à sa fusée légère Electron.

Cependant, l'ambition de l'entreprise a toujours été de s'attaquer au segment supérieur, un domaine largement dominé par le Falcon 9 de SpaceX. C'est dans ce contexte que le développement de la fusée Neutron a été initié, avec la promesse d'une réutilisabilité et d'une compétitivité accrues.

Une conception audacieuse pour une réutilisabilité maximale

Le surnom Hungry Hippo  décrit parfaitement le mécanisme unique de la coiffe de Neutron. Plutôt que d'être éjectée et récupérée en mer comme celle du Falcon 9, la coiffe de Rocket Lab reste solidaire du premier étage.

Elle s'ouvre comme une mâchoire géante pour libérer le second étage et sa charge utile, avant de se refermer pour le retour sur Terre.

Rocket Lab coiffe hungry hippo

Cette approche intégrée est une véritable rupture technologique. En évitant la complexe et coûteuse récupération de pièces en mer, Rocket Lab espère simplifier drastiquement les opérations et réduire les délais entre deux lancements.

La coiffe est fabriquée à partir des plus grands composites de carbone jamais utilisés pour un lanceur, un choix matériel qui allie légèreté et résistance extrême.

Des tests extrêmes pour une fiabilité à toute épreuve

Avant d'être approuvée pour le vol, la coiffe du futur lanceur Neutron a été soumise à une batterie de tests d'une rigueur implacable. Les ingénieurs ont simulé les contraintes dynamiques du lancement en appliquant une force externe colossale de 275 000 livres, soit environ 125 tonnes. Ce test visait à garantir l'intégrité structurelle de la pièce sous les pressions les plus intenses de l'ascension.

En parallèle, les mécanismes d'ouverture et de fermeture ont subi des cycles rapides, bien au-delà des spécifications requises pour une mission standard, afin de prouver la durabilité et la fiabilité des moteurs.

L'intégration logicielle et les tests de charge dépassant de 125 % les exigences de conception ont également été validés, ne laissant rien au hasard avant l'intégration finale.

Quel avenir pour la compétition sur le marché des lanceurs ?

Avec ses 43 mètres de haut et sa capacité à placer jusqu'à 13 000 kg en orbite basse, la fusée Neutron se positionne comme une alternative crédible au lanceur Falcon 9 concurrent.

Shaun D’Mello, vice-président du programme Neutron chez Rocket Lab, a affirmé que l'entreprise développe une fusée « à un rythme et à un prix qui apporteront l'innovation et la compétition nécessaires à l'industrie actuelle ».

Le premier vol de Neutron est désormais attendu pour début 2026. Si le succès est au rendez-vous, l'entreprise pourrait capter une part significative du marché, notamment auprès des opérateurs de méga-constellations de satellites.

L'arrivée de ce nouveau concurrent est une excellente nouvelle pour l'écosystème spatial, promettant de stimuler l'innovation et de rendre l'accès à l'espace encore plus abordable.