Les multiples coupures de câbles sous-marins en Mer Baltique ont relancé les soupçons d'opérations de sabotage et de déstabilisation de la part de la Russie contre l'Europe, en réaction à son soutien à l'Ukraine et aux exercices de l'OTAN à proximité de ses frontières.

Une guerre hybride se jouerait ainsi entre les deux blocs géographiques même si les preuves directes manquent pour incriminer la Russie. La méfiance est de mise et la découverte de mystérieux capteurs échoués sur les côtes anglaises et trouvés en mer par la Royal Navy ne va pas contribuer à apaiser les inquiétudes.

Selon le Sunday Times, il s'agirait de capteurs russes destinés à surveiller les mouvements des sous-marins nucléaires britanniques. La Grande-Bretagne en possède quatre qui patrouillent notamment dans l'Atlantique et la Mer du Nord.

Les grandes oreilles russes

Il s'agirait de dispositifs sans pilote installé près de câbles de communication sous-marins mais le Sunday Times évoque également l'utilisation de yachts d'oligarques russes pour mener des opéréations de surveillance maritime, rapporte l'AFP.

Ces outils sont-ils efficaces ? La Royal Navy affirme que ses sous-marins nucléaires patrouillent en toute discrétion dans tous les océans du globe sans être repérés. Récemment, les temps de mission en mer ont été rallongés face aux menaces grandissantes et aux démonstrations de force ou aux provocations. La Russie cherche sans doute depuis des décennies, avec la Guerre Froide, à connaître les mouvements des sous-marins d'autres nations.

En janvier dernier, le navire russe Yantar, officiellement à vocation d'exploration océanique mais soupçonné de mener des opérations de surveillance, de déploiement de drones sous-marins et de cartographie des réseaux de câbles sous-marins, avait été repéré dans la Manche et escorté par un bâtiment militaire anglais.

Les fonds marins, de l'exploitation à la surveillance

Cela avait l'occasion pour la Grande-Bretagne de rappeler qu'elle n'hésiterait pas à prendre des mesures "énergiques" contre la Russie en cas de provocations répétées.

La Mer Rouge, un exemple d'un noeud de circulation de l'internet mondial

Les fonds marins constituent un enjeu particulièrement important dans la mesure où l'essentiel du trafic internet y transite via des câbles sous-marins. Couper ces câbles provoquerait un vrai chaos mondial même si les infrastructures sont redondantes.

L'annonce, par la Chine du développement d'un robot coupeur de câbles sous-marins pouvant intervenir jusqu'à 4000 mètres de fond, rappelle les nouveaux risques mondiaux.